Solecito
Solecito

Court-métrage de Oscar Ruíz Navia (2013)

Tout d'abord et avant de commencer cette conférence virtuelle, j'aimerais préciser que cette critique, analyse ou quel que soit le nom que vous voulez donner à cet écrit, révèle une partie de l'intrigue du film dont il fera l'objet. Vous pouvez tout de même la lire, car si vous êtes arrivés jusque là, c'est qu'une certaine intention de votre part existe. Vous n'aurez alors peut-être pas l'expérience cinématographique que j'ai vécue, mais tout cela relèvera de mon interprétation, mon analyse, donc il faut avouer que vous pourriez voir la chose tout à fait différemment si vous avez la chance de voir ce film.

Solecita, c'est ce genre de film qui vous transporte pendant les vingt minutes de sa durée. Et si on arrêtait tout de suite les phrases pompeuses ? J'approuve, merci.
Avec Solecita, le réalisateur colombien fête dignement son deuxième passage à la compétition de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, je vous laisse chercher les information complémentaires par vous-même, en joignant notamment un article des Fiches du Cinéma. Par exemple, que cet homme a travaillé sur le documentaire, ayant réalisé en 2008, et qu'il est pourtant habitué à faire de la fiction, en métrage long, avec sa société de production indépendante Contravia Films.
Trêve de bavardages documentarisants, car ce n'est pas l'objet de cette analyse ni de ce film, quoi que. Oscar Ruiz Navia nous pose dès le début dans ce qui semble une interview des plus télévisuelles, de deux jeunes gens d'une quinzaine d'année, Camila et Maicol, qu'il rencontre lors d'un casting. Jusque là, tout ce qui semble des plus documentaires : on en apprend sur la vie conjugale de deux jeunes tourtereaux innocents, quoi que. On voit les micro-cravates des personnages qui nous parlent de leur rupture amoureuse. Sont-ils vraiment des personnages si nous sommes dans le documentaire ?
La suite prend le contre-pied total du départ, mais ça, on le ne voit pas directement, quoi que. Le réalisateur semble vouloir filmer la suite des événements évoqués par les protagonistes. Il les resitue dans leur contexte : lui pratique le basket-ball, elle nage (puis ils vont se revoir, accessoirement). Mais cette façon de les montrer est-elle bien documentaire ? Que fait cette caméra, à l'épaule, au milieu d'un terrain de basket-ball en plein match ?
Personnellement, je n'ai pas compris. Je n'ai pas compris pourquoi je comprenais soudainement une chose. Le réalisateur nous menait en bateau. La suite du film tombe clairement dans une fiction des plus troublantes, reprenant magnifiquement des fragments de ces deux premiers plans approximativement documentaires. Par exemple, lorsque Maicol offre à sa dulcinée une lampe à énergie solaire, en forme de l'origine de cette énergie, soit le soleil (moi, j'aime bien cette phrase), en disant qu'elle fonctionne sans électricité. Or Camila a bien précisé qu'elle détestait l'électricité étudiée au lycée, bien que cela soit sa matière principale. Le réalisateur nous menait en bateau, depuis le début.
Scénario trop bien écrit, à en être troublant, et culot : tel est mon résumé du film. Celui du site officiel de la Quinzaine de Cannes est celui-ci, et pour ma part, trop révélateur même si la fin réduit en une belle phrase la globalité de l'objet de cette critique : « C’est au cours d’un casting dans leur établissement scolaire que les deux personnages de ce film ont rencontré le réalisateur. Chacun de leur côté, ils lui ont raconté l’histoire de leur rupture amoureuse. Et si la fiction leur permettait de se remettre ensemble ? » C'est la fiction qui va remettre ensemble Camila et Maicol, ce n'est qu'une vision fantasmée, par l'un, par l'autre ou parle réalisateur. Le casting a créé une belle idée. Reste une question qui me taraude : le casting a-t-il un jour eu lieu. Si oui le scénario est bien écrit, si non, le scénario est bien écrit.

Toute la singularité du film repose sur une simple tromperie de départ. L'auteur choisit de commencer par de l'interview, plutôt télévisuel ou documentaire, sans préciser qu'il compte foncer tout droit dans la fiction. Telle a été mon approche de ce film, mais nombre de spectateurs auraient pu voir la fiction dès le début, par le jeu des personnages peut-être ? Excusez mon ignorance qui m'a valu une bonne expérience audiovisuelle, car malheureusement, je ne parle pas espagnol.
Louiss_Caillou
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le 7 oct. 2014

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