Librement adapté du roman de Harry Harrison, "Soleil vert" (étrange traduction française de "Soylent Green") aura principalement marqué les esprits pour la participation bouleversante d'Edward G. Robinson, malade au moment du tournage et qui décèdera peu après, et surtout pour son final traumatisant, d'ailleurs absent du roman original.
Bien que n'atteignant pas les sommets de classiques du genre comme "La planète des singes" ou "2001", "Soylent Green" reste un thriller d'anticipation efficace et passionnant, absolument terrifiant dans sa description d'un futur proche rongé par la corruption et par une démographie suicidaire, où le peuple en est réduit à s'entasser littéralement dans les rues et où la nature, les animaux et la nourriture naturelle ne sont plus qu'un lointain souvenir.
Mis en scène avec soin par le vétéran et touche à tout Richard Fleischer, "Soylent Green" impressionne toujours autant, notamment dans ses scènes d'émeutes rappelant avec effroi l'holocauste, tout en laissant transparaître une véritable émotion, à travers les rapports touchants entre un Charlton Heston charismatique et Edward G. Robinson, inoubliable en vieux libraire nostalgique d'une époque révolue où la vie avait encore un sens.
Peut-être pas le plus grand film d'anticipation des 70's mais le portrait terrifiant d'une humanité au bord du gouffre, d'une civilisation ayant causé elle-même sa perte à force d'excès, thriller palpitant doublée d'une superbe histoire d'amitié.