Richard Fleischer, cinéaste de l'expérimentation, aborde ici avec talent la science-fiction avec ce film qui restera, sans doute, un de ses plus belles réussites. Cette dystopie adaptée d'un roman de Harry Harrison par le scénariste Stanley Greenberg dépeint un monde terrifiant où les hommes ont épuisé toutes les ressources naturelles et où règnent surpopulation, pollution, pauvreté, canicule. La corruption est généralisée, l'alimentation synthétique et l'euthanasie volontaire. Dès la superbe séquence d'ouverture habilement montée, résumant tous les maux de la société, nous sommes immergés dans ce monde dégénéré et cauchemardesque. En réalité, le film mêle d'abord la science-fiction avec le récit policier puisqu'on suit l'enquête de Thorn autour de la mort d'un riche dirigeant de l'entreprise Soylent. Cette investigation va déboucher sur la découverte d'un secret que personne ne souhaite voir révéler. Deux scènes très émouvantes : un repas inespéré, une euthanasie dans des visions de nature sauvage et de musique classique. Dans les deux rôles principaux, Charlton Heston et Edward G. Robinson - dans son dernier rôle - sont extraordinaires.