Dans Sollers Point (Baltimore), on suit les périgrinations de Ketih, un dealer à la petite-semaine, qui sort à la fois de prison et d’un temps d’enfermement à domicile. Dès lors, on le voit tenter d’évoluer ou non dans un univers issu du déclin du rêve Américain.
De Baltimore, on a évidemment le paysage classique du drame, des enfants laissés, un service public à l’abandon avec des longs plans sur les pubs des cliniques, une chaussée défoncée et des gens qui le sont tout autant qui sont dessus, globalement méchants et sales.
La difficulté de ce film tient dans son positionnement. On suit le personnage de Keith, qui est globalement un adolescent tardif, enfoncé dans son rôle de petit con. Violent, immature, voleur, il n’a aucune grandeur et ne suscite aucune réelle empathie. Toute tentative de bien faire est évidemment sapée dans un maelström de n’importe quoi.
Évidemment, la société qui est décrite est difficile, mais, étonnamment, reste bienveillante vis-à-vis du héros à qui il n’arrive finalement pas grand-chose. Il est dommage de passer autant sous silence le rapprochement avec les fraternités, qui bien que classique, aurait pu apporter un peu de vitalité et d’enjeux au récit.
De ce film classique dans sa mise en forme très « indé mais pas Sundance », on voit bien ou le réalisateur, Matthew Porterfield a voulu nous amener. Mais, pour de nombreuses raisons à commencer par un mauvais choix de héros et de grosses lacunes de rythme, il n’y arrive pas. Dommage encore une fois de passer après The Florida Project pour décrire l’Amérique d’à côté et de côté.