Le jeune Han prend part à un coup —le fameux Kessel run— pour récupérer suffisamment d'argent pour revenir sur sa planète natale et aller chercher sa copine.
Solo, c'est l'origin story que personne n'attendait, pour un personnage qui n'en avait pas besoin... finalement un peu comme la prélogie. Et le résultat est franchement moyen, mais surtout inégal.
Du point de vue de l'histoire, c'est très linéaire et sans surprise, sans être complètement raté non plus. Mais c'est surtout du côté des personnages qu'il y a un problème. La plupart d'entre eux sont peu introduits et très superficiels. Alors quand certains disparaissent dans des circonstances tragiques, et bien on s'en fiche un peu —d'ailleurs, même les autres semblent pas plus affectés que ça—. Le gimmick du droïde excentrique commence lui aussi à être un peu pénible avec L3, le copilote du Faucon Millenium, défenseur des droits des droïdes et véritable SJW.
Et si Han lui même est plus étoffé, il se heurte à un problème majeur : il n'aura aucune évolution. Le jeune voleur des rues de Corellia est exactement le même que le contrebandier de la fin du film. Toute la séquence de fin est un peu facile, sans aucun choix moral difficile à faire pour Solo, juste une histoire de coeur qui ne finit pas vraiment bien. Ce n’est pas un spoiler si vous avez déjà vu les épisodes IV et plus.
À l'inverse, les acteurs sont très bons, et Alden Ehrenreich, sans ressembler vraiment à Harrison Ford, le mimique très bien. Sur certaines répliques c'en est même frappant. Gambino en Lando Calrissian est également très convaincant.
Pour ce qui est de la réalisation, le constat est là aussi mitigé. C’est peut-être la faute à la production houleuse du film, qui a vu se succéder 3 réalisateurs pour finir sur Ron Howard. Parfois les visages des acteurs sont difficiles à discerner, dans l’obscurité, la fumée ou par contraste avec une neige très lumineuse. Les scènes d’actions sont correctes, mais surtout les ambiances sont très réussies, avec moments de tensions —sur Corellia— de malaise décadent —sur le vaisseau de Dryden Vos—, de grâce —le face à face de la raffinerie—. On notera que la musique, sans être inoubliable, s’intègre très agréablement à l’action.
Là où Solo fonctionne bien, c’est dans son intégration à l’univers. Le film multiplie les références et les clins d’oeil aux trilogies et même à l’univers étendu. C’est généralement bien fait, voire assez malin et joussif à découvrir. Malheureusement, quand le coeur du film est aussi plat, ça semble un peu gratuit.
Bref, la qualité de Solo pêche surtout au niveau de l’écriture et son intérêt dans l'univers Star Wars est très limité. Le spin-off Rogue One était lui plus justifié et à mon sens plus réussi. Malgré tout les scènes d’actions sont décentes et on ne passe pas un mauvais moment.