« Just did the Kessel Run in 12 parsecs ! » HAN SOLO

En février 2013, après le rachat de Lucasfilm par la Walt Disney Company, Robert Iger le Directeur général de Disney annonce la production de films dérivés de l’univers Star Wars sous l’appellation A Star Wars Story. Ils vont permettre de développer un événement ou un personnage de l'histoire principale. Des rumeurs veulent alors que le premier film dérivé sera centré sur Han Solo et que les films suivants pourraient être autour de Yoda ou Boba Fett.

Pourtant en 2015, Robert Iger révèle Rogue One : A Star Wars Story, l’histoire est porté par un groupe de héros peu communs s'alliant dans une mission pour voler les plans de l'Étoile de la Mort, l'arme de destruction massive de l'Empire.

C’est la même année, que Solo : A Star Wars Story est annoncé pour 2018.

George Lucas, à l'époque où il est toujours à la tête de Lucasfilm, travaillait sur un long-métrage centré sur Han Solo, son personnage préféré. Il écrivait un scénario avec Lawrence Kasdan (le scénariste Star Wars, Episode V - The Empire Strikes Back, Star Wars, Episode VI - Return of the Jedi et Star Wars, Episode VII - The Force Awakens). Disney rappel donc Lawrence Kasdan pour écrire un nouveau scénario, ce que Kasdan fera avec son fils Jon Kasdan.

Le personnage de Han Solo est assurément l'un des plus emblématiques de la saga avec la Princesse Leia, Luke Skywalker et Dark Vador. Naturellement, la prestation de Harrison Ford dans le rôle lui a permis de rentrer dans la légende. Le personnage est tellement populaire qu'il va apparaître en plus des films dans une quantité indénombrable d'œuvres dérivées aussi bien en romans, en comics, en jeux vidéo et bien sûr en merchandising. D’ailleurs à travers trois romans, le passé du jeune Han Solo sur la planète Corellia à son arrivée sur Tatooine sans oublier son bref passage dans l'Empire, sa rencontre avec Chewbacca et Lando Calrissian tout en expliquant comment il a gagné le Faucon Millenium ou contracté sa dette auprès de Jabba le Hutt nous est conté. Des romans qui ne sont plus canon je le rappel.

Les événements contés dans Solo : A Star Wars Story sont bien évidemment différents des romans, mais les grandes lignes sont là. En ce sens, le film est le premier long-métrage rendant hommage à l'univers étendu.

Le duo de réalisateurs Phil Lord et Chris Miller connus pour Cloudy with a Chance of Meatballs, 21 Jump Street, The Lego Movie et 22 Jump Street est choisi par Lucasfilm pour réaliser le film. Le studio espère ainsi que leur humour irrévérencieux apportera un vent de fraîcheur au projet. Mais à la surprise générale, à moins d'un an de la sortie du film, les réalisateurs et les studios annoncent la fin de leur collaboration pour différents artistiques. Phil Lord et Chris Miller étaient en désaccord total avec les scénaristes Kasdan père et fils sur la personnalité de Han Solo. C'est là un sacré coup dur pour le film puisque le tournage était presque terminé.

Au final, un remplaçant est donc trouvé au pied levé. Le studio choisit alors le réalisateur vétéran, Ron Howard (qui avait déjà réalisé Willow pour Lucasfilm), qui accepte la lourde tâche de reprendre le projet pour une sortie en onze mois. Là encore, les bruits courts qu'il n'aurait rien gardé du précédent tournage et aurait tout reshoot.

Solo : A Star Wars Story remplit au final la mission qui est attendue de lui : raconter le passé de Han Solo. Tous les éléments iconiques du contrebandier sont ainsi proposés. Le long-métrage arrive en cela parfaitement à retranscrire le personnage de Han Solo, montrant son évolution de caractère pour arriver à celui que le spectateur connait si bien. Pour réussir, les scénaristes ont le bon goût d'opter pour un mélange de genre : le film de casse et le western. Attaque de train, effraction dans une mine, fuite contre la cavalerie, trahisons et tirs aux pistolets. L'ensemble est dès lors particulièrement efficace et divertissant à défaut d'être vraiment inédit.

Le spectateur y découvre ainsi des syndicats du crime, peuplés de malfrats qui essayent de se piquer leurs butins respectifs. La confiance n'est pas de mise et chacun doit se méfier de tout le monde. Cette approche permet de sortir des réflexions politiques de la prélogie, des duels chevaleresques de la trilogie ou des réflexions sur l'héritage de la postlogie.

À y regarder de plus près, on peut y voir l’univers étendu mis en image pour le grand écran. Et c'est peut-être justement cela qui apportera le plus de plaisir aux fans. Découvrir la planète Corellia et ses fameux chantiers navals, assister au record de Han Solo sur le Raid de Kessel, vivre une partie de Sabacc, des éléments iconiques racontés dans les romans que les lecteurs rêvaient de pouvoir retrouver un jour en salles.

Mais on peut se demander à quoi ça sert ? Je veux dire, on connaît ces éléments grâce à l’univers étendu, ou alors, on avait pas vraiment envie de connaître le passé de Han Solo qui était beaucoup plus classe en contrebandier énigmatique et mystérieux. Avait-on besoin de savoir où il a obtenu sa paire de dés ou pourquoi son nom de famille est Solo (scène la plus ridicule du film qui arrive en début de métrage).

Le pauvre Alden Ehrenreich s'est fait reprocher bien des choses, de sa non-ressemblance avec Harrison Ford quand il était jeune à son charisme transparent. Et après avoir vu le film, on peut être que d’accord. Il s'en sort péniblement, bien loin du niveau d'un Harrison Ford. Au fur et à mesure de l'aventure sûrement grâce au coach artistique que la production a décidé d’employer pour l’acteur. Pourtant Ehrenreich était plein de bonne volonté comme le prouve cette interview :

Je me souviens qu'enfant, je m'imaginais dans la peau des personnages de la saga. Le gamin qui est en moi vit quelque chose de dingue. J'ai eu une audition qui a duré longtemps, puis j'ai passé du temps avec les réalisateurs du film. Être à leurs côtés, voyager un peu dans le monde pour ce film a été une sacrée expérience. J'ai passé l'une de mes premières audition à bord du Faucon Millenium, c'était vraiment cool.

Le bon exemple de casting, c’est Donald Glover qui incarne un Lando Calrissian particulièrement charismatique et séducteur. Il en ferait presque oublier Billy Dee Williams, l'acteur originel du personnage. Sa relation avec le droïde L3-37 est en outre, aussi intéressante qu'étonnante. Enfin, sa rivalité avec Han Solo est parfaitement retranscrite et leur partie de Sabacc restera à n'en pas douter dans les annales de l'univers Star Wars.

Au niveau de sa bande originale, le film fait ce qu'il faut pour respecter le matériel d'origine. Composée par John Powell, la musique est sans doute celle qui s'éloigne le plus des mélodies iconiques de la saga. Certes, le compositeur se permet de réinventer quelques thèmes de John Williams mais il s'avère au final assez timide.

Solo : A Star Wars Story n'est pas le meilleur Star Wars et demeure un épisode mineur dans ses enjeux. Rien d'étonnant à cela, le choix a toujours été assumé par Lucasfilm. Cela ne l'empêche pourtant pas d'être divertissant en se proposant d'explorer un pan différent de cet univers si large, mais finalement peu exploité.

StevenBen
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le 7 mai 2023

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Steven Benard

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