Le dernier film en date de Sofia Coppola. On n'ose pas vraiment dire le nouveau film tellement il nous parait familier. Les parallèles avec Lost In Translation, l'oeuvre iconique de la réalisatrice, ne manquent pas.
On suit l'ennui, la langueur, la superficialité de la vie d'un acteur américain. Les situations sont aussi décalées et burlesques dans l'Hollywood de Johnny Marco que dans le Japon de Bob Harris.
On retrouve donc la patte Coppola, avec un rythme lent pour appuyer l'absurdité et le comique ou bien l'émouvant ou le pathétique, une photo magnifique, des vignettes de vie, parfois signifiantes, souvent anecdotiques, toujours bercées par la musique cotonneuse.
Le symbolisme est transparent, avec Johnny qui tourne en rond dans sa Ferrari, ou qui se fait trop de pâtes, mais Stephen Dorff et Elle Fanning nous peignent une relation sincère, subtile et touchante. Le soin à préparer un petit déjeuner, un regard réprobateur à table, un sourire craquant, Elle Fanning explose l'écran, et contrebalance le côté "complainte de riches", avec une simplicité qui va droit au but.
Certainement pas le film le plus profond du monde, mais une magnifique rêverie mélancolique, drôle et planante.
Je suis probablement aveuglément indulgent avec Sofia Coppola, mais Somewhere m'a fait vivre un excellent moment de cinéma.