Presque vu en hommage à Patrice Chéreau, disparu quelques jours plus tôt, « Son frère » est un drame, un vrai, mais plutôt dans le bon sens du terme. Il y a en effet une pudeur, une sensibilité se dégageant immédiatement du récit, permettant au réalisateur de ne pas tomber dans le misérabilisme ou l'émotion facile.
De plus, la relation entre les deux frères est habilement traitée : sobre, touchante, elle permet de s'intéresser jusqu'au bout à ses personnages partageant peu et beaucoup à la fois, ce que le scénario et les situations montrent souvent très bien. Il faut dire que si Bruno Todeschini est bon, Eric Caravaca est carrément remarquable de justesse et de douleur contenue pour ce qui est probablement un de ses plus beaux rôles.
Après, je ne vais pas vous mentir : ce n'est pas forcément le cinéma que j'adore, mais sans être totalement sensible à ce mélo familial, difficile de passer sous silence ses profondes qualités, notamment sa grande humanité et l'élégant recul pris par Chéreau pour nous raconter cette histoire : très estimable.