Si vous louez Son of a Gun sur le service MyTF1VOD, vous remarquerez que le film est précédé d’une introduction par un journaliste. Il est fortement conseillé d’appuyer sur la touche « avance rapide » de votre télécommande, le présentateur pitchant un peu trop une histoire qu’on a justement l’intention de découvrir. Le blabla ne va pas forcément jusqu’à spoiler l’intrigue mais Son of a Gun ayant un sérieux air de déjà-vu, c’est dommage de savoir à l’avance ce à quoi on va avoir droit.
Le premier film écrit et réalisé par Julius Avery commence dans une prison. Le jeune Brenton Thwaites (vu dans Maléfique et bientôt à l’affiche de Gods of Egypt d’Alex Proyas) y est incarcéré et va découvrir cet univers particulier. Il va notamment faire la connaissance d’Ewan McGregor, qui va le prendre sous son aile. Accompagné par Matt Nable (le Ra’s Al Ghul de la série Arrow), ils vont s’évader et le jeune homme va se retrouver sous la coupe de son nouveau mentor, coincé à devoir l’accompagner dans des braquages. Sa rencontre avec une fille va alors lui donner envie de se barrer.
Il faut admettre que pour un premier film, Julius Avery s’offre un joli casting et aligne les thèmes qu’on prend souvent plaisir à découvrir que ça soit le braquage ou la prison. Malheureusement, Son of a Gun se contente d’aligner des séquences déjà vues mille fois ailleurs sans avoir quoi que ce soit de nouveau à raconter. C’est d’autant plus dommage que ce mélange des genres aurait pu donner quelque chose de très fort. Imaginez par exemple le héros des Poings contre les Murs sorti de prison, on aurait aimé connaitre la suite de son histoire. Avery se contente de tout survoler sans qu’on arrive à se prendre au jeu.
Il faut dire que le personnage de Brenton Thwaites est bien mince, jamais vraiment développé, et le comédien n’est pas à l’aise dans son personnage. Il faudra tout le talent d’Ewan McGregor (toujours aussi parfait) et tout le charme d’Alicia Vikander pour que la mayonnaise finisse par prendre. En fait, alors que le film sonne comme un bon gros polar mâtiné de quelques fusillades bien foutues, c’est dans l’histoire d’amour qu’on trouve notre salut. Là, Avery a quelque chose à dire, et il le fait bien, et les deux jeunes comédiens s’en donnent alors à coeur joie. Il faudra néanmoins plus de la moitié du film pour y parvenir. Le dernier acte n’est pas en reste : on y trouve de bonnes idées quand le personnage de Brenton Thwaites finit par se bouger et prend son futur en main.
Quand on pense premier film australien d’un jeune réalisateur, on pense forcément à Animal Kingdom de David Michod. Malheureusement, Son of a Gun ne tient jamais la comparaison malgré un casting de belle tenue et quelques idées dans la dernière partie. A voir pour l’action et le charme du couple Thwaites-Vikander seulement.