Hymne à la joie

Un groupe de Yakuzas, contraints de restés enfermés dans une bicoque en bord de mer, ne trouve rien d'autres à faire que consacrer toute leur énergie à jouir de la vie par les moyens les plus modestes possibles. Que c'est louable !

Toute la première partie du film consiste à nous présenter cette violence pour le profit dans laquelle évoluent les personnages. La mafia japonaise n'étant pas le boys-band le plus clément de Tokyo, on passe de séquences de torture, à des fusillades intenses. Tout ceci pour arriver à la seconde partie : la déconstruction de cette même violence sur une plage japonaise. Au travers de jeux puériles, de lancements de feux d'artifices et d'attention au temps coulant. Les personnages s'infantilisent pour laisser place à la joie. La mort suicidaire du personnage interprété par Takeshi Kitano dévoile un désir de destruction de la violence par la violence, certainement pour laisser définitivement place au bonheur.

Je me souviens que j'avais eu le même ressentie en regardant mon premier Kitano : Le voyaje de Kikujiro. Des films pleins d'insouciance, d'espoir et de déconstruction des pulsions violentes, ( qu'elles soient naturelles ou organisées). Le rythme est lent, posé, comme si le montage nous invitait à nous concentrer sur les petits riens qui ensemble font Tout.

En revanche, le film me déplaît en un seul point : la mysoginie. C'est malheureux que la femme ne soit que vanité, punching-ball à ses heures perdues et semblant, au final, n'exister qu'en la présence masculine. Quitte à promouvoir la libération des hommes, autant le faire pour les femmes. En tout cas, Sonatine reste en tête telle une douce mélodie, nous invitant a fermer les yeux pour mieux l'apprécier.