Tout ceci pourrait bien apparaître futile : Alice Fisher, une fille de la campagne qui rejoint une université - grâce au sacrifice financier de son père - et rêve dès lors d'intégrer une Sororité, ces clubs de filles où il faut être coopté et qui créent des amitiés (intéressées) et tissent des réseaux (plus près de nous, Social Network parlait aussi de cela sur le campus d'Harvard). Mais de cela, Alice Fisher n'en a cure, elle ne voit dans l'université qu'un lieu de culture et dans les sororités l'amitié réelle entre filles mais aussi les belles robes, les soirées. Elle découvre finalement la vraie visage de ce système de Sororité, club entre gens riches fait pour se reproduire ensemble et devenir puissant. "Quoi, l'université ne serait pas démocratique" s'écrie-t-elle affolée.
Film moral (la fille qui a fugacement honte de son père alors qu'il fait tout pour le bonheur de sa fille), Sorority house prône plutôt de penser à soi, renvoyant à l'idéal Lincoln-ien du self made man, parti de rien et devenu président des Etats-Unis (même si le film ne donne pas le possibilité aux filles ne pas devenir présidente des USA mais la mère de quelqu'un qui pourrait le devenir...nous sommes en 1939, les femmes restent quand même à leur place). A travers le père d'Alice, au bon sens tout américain, il met en avant garant un autre concept fondateur des USA, land of opportunities (tout le contraire des sororités, créant des castes dirigeantes et une oligarchie imperméable, où tout est pipé d'avance). Son discours final aux accents Rooseveltiens (proche dès lors de Capra) contient tout de même une ambiguité notable : la tentation isolationniste. Nous sommes en 1939, la guerre est toute proche mais Pearl Harbour n'a pas encore eu lieu. Pas si futile donc quand on s'y attarde et bel et bien le produit de son époque.