Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Ce film débute par un combat à l'épée dans une rivière. Les deux combattants s'observent longuement, avant de fondre l'un sur l'autre. Un postulat de base très intéressant qui nous plonge directement dans l'ambiance.


L'histoire : Le maître de "l'école de la patience" doit se rendre à la capital de l'empire afin d'y exercer un poste important. Pendant son absence, l'un de ses élèves Kwan Chuen (Kong Ban) tue un élève d'une école adverse, en tentant d'échapper à une embuscade. Le maître de cette dernière convoque celui de l'école de la patience pour régler des comptes. En fait il lui tend un piège et lui envoie un redoutable tueur à la technique infaillible. Le maître est tué. Dès lors, Kong Ban, le frère cadet d'une famille de 4 épéistes émérites, aura un désir obsessionnel de vengeance.


On ne tarde pas à comprendre avec ce film que l'on est en présence d'un véritable wu xia pian, et les lames vont souvent avoir l'occasion de se percuter. Il s'agit d'une modeste production Taïwanaise au budget limité, avec des interprètes peu connus, un script hyper calibré basé sur la vengeance, ..., ce petit film sans prétention avait à la base tout pour effrayer, voir rebuter.


Et bien même si ce n'est pas révolutionnaire, que ça ne bouleverse nullement les règles de l'art, ça demeure un agréable spectacle qui possède toutes les qualités et les défauts inhérents à son genre. Le réalisateur, Joseph Kuo, spécialiste du kung fu pian fauché mais fun, voir un Shaolin et les 18 hommes de Bronze ou un Born Invincible est une expérience plus qu'intéressante... n'est-ce pas Drélium ?... met ça en scène crânement en se souciant d'apporter un semblant de rythme à son œuvre.


Ça ralentit vers le milieu, en prétextant un développement scénaristique avouons-le assez tarabiscoté, mais ça ne tarde pas de se remettre sur le droit chemin et à proposer un final violent et étonnamment peu commun.


Les interprètes, très peu connus, à l'exception peut-être de Kong Ban, sont assez statiques dans leur jeu, mais semble connaître le maniement de l'épée, ce qui leur permet somme toute de rester crédibles. L'histoire, elle, est un rien alambiquée et semble être reléguée au second plan au détriment d'un formalisme en rien révolutionnaire qui s'étale tout au long du film. Au final, même si l'on est plus près de par l'ambiance et le jeu limité des acteurs, des wu xia pian de la période cantonaise, et que l'on est loin au niveau des moyens et de la richesse des décors, des productions Shaw Brothers, on passe tout de même un bon moment, tant tout semble outrageusement bien agencé.


De plus, les combats sont plutôt violents et originaux. Au final, on est partagé entre le sentiment d'avoir assisté à un spectacle décousu et assez banal, et celui d'avoir passé un bon moment avec un spectacle délicieusement kitsch et rétro aux combats riches et divers.

Créée

le 21 déc. 2019

Critique lue 88 fois

1 j'aime

Critique lue 88 fois

1

Du même critique

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

19 j'aime

2

Million Dollar Baby
philippequevillart
5

Un Eastwood en mode lacrymal pas franchement follichon

Il y a des films dont la seconde vision peut totalement remettre en cause la vision première que l'on s'en était faite. The Million Dollar Baby en fait partie. Et j'avoue avoir été extrêmement déçu...

le 12 juil. 2022

19 j'aime

5

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8