What the f*** man?
Comment parler de Sorry To Bother You ? Non sérieusement, comment aborder la chose ? Est-ce que je spoile pour entrer en profondeur dans l'analyse ? Est-ce que je dis vite fait mon...
le 7 févr. 2019
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Quiconque visionne Sorry to Bother You doit s’attendre à regarder un ovni cinématographique à part. Imaginez une mise en scène à la Michel Gondry, une satire à la Spike Lee et un humour façon Jordan Peele. Pour son premier long-métrage, Boots Riley (également auteur de la bande originale avec son groupe The Coup) signe une œuvre aussi foisonnante d’idées engagées qu’agréable au visionnage. La critique est corrosive et la caricature cinglante. Il faut voir la prestation d’Armie Hammer en PDG, clone fou de Jeff Bezos.
À la façon de Spike Lee, Boots Riley fait de Sorry to Bother You un film politique où l’individualisme et le capitalisme sont montrés du doigt sans jamais tomber dans le discours social rébarbatif. Surtout, il réussit à prendre son temps pour décrire ses personnages finement écrits (les nombreux seconds rôles sont d’une efficacité remarquable, chacun apporte quelque chose dans la construction du récit). Aussi, Sorry to Bother You est une réussite sur un point majeur : à l’instar d’un récent Get Out, il installe sa critique autour d’enjeux réalistes avant d’installer une ambiance aussi absurde que jouissive pour le spectateur.
Un savant mélange des genres difficile à réaliser mais qui prend tout son sens ici, d’autant qu’il permet à l’auteur d’évoquer la question de « l’humain nouvelle génération », aux capacités augmentées, toujours dans le but ultime d’un meilleur rendement pour les multinationales. Inclassable, Sorry to Bother You devrait devenir rapidement une référence autant dans la comédie que le cinéma fantastique.
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Créée
le 16 janv. 2019
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