Présentation


Le film se déroule de nos jours à Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre, ancienne ville industrielle durement touchée par la pauvreté.


Sans travail depuis quelque temps, Ricky rêve de devenir son propre employeur. Il postule donc au poste de chauffeur-livreur « indépendant ». Pour ces nouveaux exploiteurs motivés uniquement par la rentabilité, le chauffeur, à qui l’on impose des cadences infernales, doit acheter (ou louer) son propre véhicule, avec tous les frais annexes à sa charge (assurances, accidents, couverture sociale, etc.)


Son épouse Abby, auxiliaire de vie auprès de personnes dépendantes, se débat elle aussi avec des situations sociales terribles et des horaires à rallonge, d’autant plus qu’elle a consenti à vendre la voiture du couple pour pouvoir acheter la camionnette de livraison qu’utilise son mari et doit désormais utiliser les transports en commun.


Malgré tout leur désir d’être présents pour leurs deux enfants, Liza Jane, une fillette de 11 ans une élève studieuse, et Seb, un adolescent de 16 ans, qui préfère aller taguer les murs de la ville que d’aller au lycée, Ricky et Abby commencent à être dépassés par la situation et leur couple bat de l'aile, loin des rêves d’indépendance qu’avait formés Ricky.


Mon opinion sur ce film


Après Moi, Daniel Blake (2016), ce film est le dernier de Ken Loach. On y retrouve la situation dramatique des travailleurs pauvres qui se détériore de plus en plus en Angleterre malgré un taux de chômage parmi les plus bas d’Europe. Le grand mérite de ce film est de nous faire toucher du doigt le mécanisme criminel de « l’uberisation », dernier avatar d’un capitalisme de plus en plus sauvage et incontrôlé, qui grignote chaque jour un peu plus les acquis sociaux obtenus au cours de décennies de luttes acharnées et met en péril l’équilibre de nos sociétés. Est-on devant un film ou un documentaire ? Certes, il s’agit bien d’un film, joué par des comédiens, mais il s’agit aussi d’un documentaire sans concession qui dénonce la dégradation d'une société dont le modèle économique devient fou.

Roland Comte

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