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Les versions cinématographiques d’histoires à la Robinson Crusoë s’appellent, je viens de l’apprendre des films « survival » (je m’endormirais moins sot ce soir). Celui-là est tiré du roman éponyme d’Isabelle Autissier, encensé à plus de 83 % sur le site Babélio !

Autant vous dire de suite que, dès le début du film, la mayonnaise antarctique n’a pas pris. Coincé dans les travées, je me suis donc mis à attendre (1h50) l’inévitable bateau salvateur.

L’amorce était-elle mauvaise ? Toujours est-il que je n’ai pas mordu à l’hameçon ; comme aurait pu le dire Johnny « les idées d’Autissier & Bidegain à me sont trop petites !

Trois personnages : un couple en déchirure et une île, lieu de leur déréliction. Le personnage de Lellouche est un marin d’opérette, qui eut été fort bien dans une comédie survivaliste ; mais là, il a des comportements invraisemblables pour qui a fait un déjà long voyage maritime pour en arriver là. Inconscient des dangers climatiques et ignorant les mesures minimum de sécurité : on ancre son bateau en un site abrité à portée de fusil pour une annexe gonflable faiblement motorisé. Autrement, il nous invite à plonger dans les eaux rugissantes du classique « je me cherche des noises », sans même nous mettre sous tension.

Quant à sa compagne (Mélanie Thierry), elle s’abandonne trop facilement aux hypothèses et décisions de monsieur.

Sans suspense donc, Bidegain nous ressort tous les poncifs des naufragés sur une île déserte. Si les téléphones portables ne sont pas waterproof, leur briquet si. Oof ! Les voilà donc bien isolés au milieu de l’océan. Grace à un lieu de dépeçage des baleines, lui aussi abandonné, et à la présence éphémère de manchots dans cette réserve ornithologique où ils ont échoué, le réalisateur nous invite à voir ses personnages escalader les échelons de la pyramide de Maslow … jusqu’à la grossesse et la fausse couche ; etc.

Beaucoup d’invraisemblances donc, où le spectateur paraît être pris pour un Bisounours. Bidegain aurait pu ajouter un épisode trash au dénouement « feel-good » d’Isabelle Autissier ; par exemple Mélanie Thierry, telle une mante religieuse, aurait pu cannibaliser son mâle. Faut qu’ça saigne !

Après ce bide, hein ! (Bidegain : d’accord, c’est capillotracté), la position de naufragé sur une île déserte reste un de mes questionnements : que ferai-je, si cela m’arrivait ?


Ancelle, le 3 mars 2024

Egatrap
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le 3 mars 2024

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