The Meaning of Life!

Cela fait plaisir de voir que malgré le fait que Disney use 98 % de son énergie et de son pognon aujourd'hui à essorer jusqu'au plus petit dollar des franchises ou à faire des copiés-collés, il y a dans les 2 % restants quelques morceaux de créativité et d'audace.

Bon, cela ne me fait nullement passer à côté du fait que quand on résume Soul dans les grandes lignes, ça reste assez prévisible. Cela ne me fait pas aussi passer à côté du fait que les personnages secondaires ne sont pas suffisamment exploités (à l'instar de l'antagoniste, pas vraiment méchant, mais voulant juste que son travail soit bien fait, qui n'apparaît que trop sporadiquement pour être d'une présence efficace !), que certaines caractéristiques que peuvent avoir ceux principaux à certains moments de l'intrigue ne le sont pas aussi. Je pense notamment à celles du chat que ne peut s'empêcher d'avoir le protagoniste. Le mieux aurait été de ne pas lui donner le moindre réflexe félin, qu'il garde constamment son esprit humain tout du long, ça aurait donné un aspect un peu moins bancal. Ah oui, un dernier truc dans les reproches, non, Mère Térésa n'était pas un exemple d'amour inspirant à suivre, mais une fraude ambulante qui laissait crever dans la douleur et dans la crasse "ses" pauvres tout en vivant dans le luxe ; il faudrait sérieusement penser à arrêter avec cette fausse image de sainte.

Les messages de fond restent simples, mais touchants. Il faut accepter la mort, mais il faut accepter la vie aussi ; le deuxième étant peut-être plus difficile à accepter que le premier, l'air de rien. Et cette acceptation de la vie consiste à trouver du plaisir dans tous ces petits riens qui sont tout.

Mais, en fait, quand je parlais de créativité et d'audace au début, je faisais surtout référence à l'esthétisme, à la narration et au réalisateur lui-même.

Enfin, l'esthétisme de l'autre monde, bien inspiré, abstrait, qui s'appuie notamment sur Picasso. Là, le film n'est jamais à court d'imagination.

Et du point de vue de la narration, le film adopte des chemins sinueux ; ce qui est étonnant pour un film Pixar, ayant inévitablement comme partie du public les jeunes enfants. Cela a un quelque chose de burné qui n'est pas pour me déplaire. De plus, c'est un très bon moyen indirect de faire comprendre que l'acceptation de la mort et encore plus celle de la vie ne viennent pas à travers un parcours lisible, mais par une profonde complexité, difficile à cerner et à expliquer.

Ah oui, pour conclure, le réalisateur, Pete Docter. Dans un milieu quasi-monopolisé maintenant par des tâcherons sans âme et sans personnalité, voir une patte un minimum reconnaissable, avec une thématique récurrente (la confrontation entre le monde réel et un autre parallèle, qui sont inévitablement en conflit pour finalement se concilier !), je ne peux qu'apprécier.

Voilà tout ce que je peux en dire, à part regardez-le, ça change de la fadeur disneyenne ambiante ; ce qui ne peut pas faire de mal...