Suspicion atteint son objectif. Il nous fait participer aux soupçons qui naissent dans l’esprit de Lina envers son mari, Johnnie. A l’intrigue, construite de manière à nous faire croire que Johnnie est un assassin en puissance, s’ajoute la réalisation. Les images renforcent ce sentiment : l’ombre portée de Johnny dans l’embrasure lumineuse de la porte, son visage tendu ou ses regards qui se durcissent, le zoom sur le verre de lait.
L’intérêt du film ne réside pas dans la culpabilité réelle ou non de Johnnie, mais dans la montée en tension du film, dans les tourments de Lisa. Et d’ailleurs, Hitchcock avait souhaité donné une autre fin à l’histoire, mais la société de production n’a pas accepté. Hitchcock ayant dû renoncer à son souhait, a tout de même réussi à laisser planer le doute à la fin.
La performance de Gary Grant est excellente. Il campe un personnage léger, irresponsable, immature, mais aussi inquiétant, trouble, opaque.
Quelle réussite de bout en bout !