On avait aimé "Moon", on aimera (presque tout) autant "Source Code" du fiston Bowie, qui réussit à recycler ses mêmes obsessions (l'humain comme chair à canon au service de l'état, le vertige de la répétition et de son corollaire, la dé-réalisation) dans un thriller US aux allures de blockbuster modeste (juste ce qu'il faut d'effets spéciaux un peu "cheap" pour nous raconter correctement une histoire complexe…). Ce qui est beau dans ce film qu'on pourrait facilement accuser de recycler les idées géniales de "Un Jour Sans Fin", c'est la dérive progressive d'un scénario-machine un peu convenu (une mission, un héros, un monde virtuel au sein duquel le "gamer" en chacun de nous se réalisera en triomphant des obstacles au long d'un apprentissage basé sur la répétition) vers un surprenant ailleurs romantique (oui, on pense aussi forcément à "la Jetée" avec cette image-ancre d'une femme perdue qu'on espère retrouver dans le labyrinthe des futurs / passés possibles). Et à la fin, Duncan Jones abandonne toute logique pour offrir à ses beaux héros une seconde chance, qu'on n'aura pas vu venir. Fort ! [Critique écrite en 2011]