La théâtralité dans la filmographie de Bergman est ce qui la rend unique. Cette fois-ci ce n’est plus une question de traitement, c’est carrément du théâtre à l’écran. Quelque chose entre Le songe d’une nuit d’été et Les jeux de l’amour et du hasard exporté dans les murs de la haute bourgeoisie suédoise du début du XXe siècle. Un avocat d’âge mûr marié à une jeune déesse à qui il n’ose enlevée la virginité retrouve une ancienne amante actrice. Celle-ci l’invite chez elle après une représentation mais leurs retrouvailles sont interrompues par l’arrivée de l’amant de madame. Monsieur l’avocat retourne chez lui en jaquette pour réaliser que son fils à l’éveil du printemps n’a plus la tête à la théologie mais plutôt au postérieur de la bonne et aux lèvres charnues de l’épouse de son père qui a son âge et qui se trouve à être la grande amie de la femme de l’amant de l’actrice. Eh oui! Et puis tout ce beau monde se retrouve au même party par une nuit de solstice d’été pour finalement réaliser les laideurs de l’amour quand elle verse dans la perversité. Les vieux avec les vieux, les jeunes avec les jeunes, les soubrettes avec les valets et hop la vie! Rideau! Du marivaudage parfaitement cinématographié avec de l’intelligence dans le propos et la symbolique tel le denier plan se terminant sur un moulin dont les palmes tournent au gré du vent et à l’infini… comme l’amour. Une œuvre osée et réussie livrée par des artistes de grand talent dont le meilleur reste à venir.

Elg
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le 8 oct. 2024

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