Pour rappel, je fais partie d'un ciné-club depuis presque un an. Sous l'aile des anges n'était pas prévu au départ dans la plaquette de présentation de la saison 2021-2022 de notre cycle "Histoire" et il a été rajouté pour la dernière séance de l'année des "Mistons". Malheureusement, nous n'étions que 6 dans la salle, faute de communication et du succès de Jurassic World - Le Monde d'après - et d'un autre film - dans les autres salles. C'était un jeudi soir de juin 2022. Quel dommage car mes présentations, même si elles étaient scolaires (j'ai fait de mon mieux pour bien parler, je n'ai pas de facilités à l'oral, mais je fais de mon mieux !) s'étaient déroulées dans une atmosphère intime, mais sympathique. J'étais plus à l'aise que lors de ma première présentation quelques semaines plus tôt.
J'avais parlé du réalisateur A.J Edwards et son actrice principale, Diane Kruger. Je ne résumerai pas la carrière de Diane Kruger, mais insisterai sur celle du réalisateur. D'après une interview qu'il avait donné sur un site français (dont j'ai oublié le nom, désolé !), A.J Edwards est monteur, réalisateur et scénariste. Il est né en 1985 en Californie. Il n'a pas fait d'école de cinéma, ni réalisé de courts-métrages, il a tout de suite travaillé sur des films. Il a collaboré plusieurs fois avec le réalisateur Terrence Malick comme stagiaire monteur pour Le Nouveau Monde, puis monteur sur les films A la merveille et Knight of Cups. Sous l'aile des anges est son premier film en tant que réalisateur, produit par Terrence Malick dont on sent vraiment l'influence durant tout le film. Vous pouvez sans doute trouver son dernier film, First Love (avec Diane Kruger) sur Amazon Prime Video.
D'après ce que j'ai entendu dire, Sous l'aile des anges est sorti en 2014 aux États-Unis, il a même été sélectionné dans plusieurs festivals... Mais il a fallu attendre 2022 pour le voir en France, faute de distributeur. J'ajouterais une hypothèse qu'on a débattu entre nous à la fin du film : peut-être qu'il n'a pas marché car c'était difficile de parler de l'enfance d'Abraham Lincoln après le film que lui a consacré Steven Spielberg sur sa carrière politique ? On ne sait pas !
Déjà, esthétiquement, c'est beau ! Même en noir et blanc, il y a une belle lumière et c'est agréable à regarder... Mais dans le fond, A.J Edwards utilise la même recette que Terrence Malick : peu de dialogues (mais ici, il y a un script contrairement à certains films de Malick), une musique superbe, la force de la Nature, à la fois hospitalière et inhospitalière, le poids de la Religion avec un traitement très doux, très américain, en rendant hommage aux univers d'Henry David Thoreau et de Mark Twain. Malheureusement, cela peut perdre le spectateur s'il ne connaît pas la vie d'Abraham Lincoln, ni l'Histoire des États-Unis.
Lincoln a eu deux mamans. Sa première maman est décédée et son père s'est remarié avec une autre femme (Diane Kruger) : elles lui ont donné beaucoup d'amour, l'amour maternel dont un enfant a besoin pour vivre, ce sont ses deux anges-gardiens. Le spectateur a l'impression cependant de revoir The Tree of life à cause de la grâce de ces deux mamans (l'ombre de Jessica Chastain planait), de l'autorité abusive du père (Jason Clarke) et de cette scène où le petit Abraham doit apprendre à faire tomber son père (dans The Tree of life, c'était Brad Pitt qui disait à son fils Jack je crois : "Allez, fils ! Cogne-moi ! Cogne-moi ! Montre ce que t'as dans le ventre !) Oui, comme si le spectateur savait déjà où il mettait les pieds. S'il connaît Terrence Malick, alors, il est en terrain connu.
Sous l'aile des anges est un film contemplatif, sous-estimé, mais c'est une relecture des films de Terrence Malick qui a peut-être trouvé son hériter en la personne d'A.J Edwards. C'est un scénario très intéressant néanmoins très singulier dans ce pan de l'Histoire méconnu qui est l'enfance d'Abraham Lincoln.