Nanar écolo
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le 5 juin 2024
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Cela faisait plus d'un mois que j'attendais ce film, et je ne suis vraiment pas déçu !
Il est vrai que depuis quelques années, le cinéma français n'est pas très convaincant, il faut le reconnaître. Ne serais-ce que dans les thèmes abordés et les genres proposés très récurrent.
Surtout dans le cinéma d'horreur français ! Pourtant, on a eu quelques pépites dans le style d'épouvante, comme les films d'Alexandre Aja: notamment "Crawl", 'La colline a des yeux", "A l'intérieur" et plus récemment "Gueules noires" et "Vermines". De très bons films qui ont su redonner un souffle au genre de l'horreur en France.
Outre l'aspect que ce film est réalisé et tourné en France, je l'ai trouvé très convainquant, prenant et on veut savoir la fin. Et ça c'est déjà très positif !
Parlons du film: on comprend très rapidement les enjeux et les messages que le réalisateur souhaite faire passer: protéger la planète, en prendre soin, respecter l'éco-système. C'est très honorable mais peu subtil. Je dirais même que ça prend un peu trop importante dans les dialogues et empiète même sur le scénario. C'est tout à fait respectable comme engagement, mais cela aurait été plus percutant si les images avaient su remplacer les mots. On voit quelques scènes montrant les effets dévastateurs sur la faune et la flore, qui sont assez percutantes. Mais malheureusement effacées rapidement de nos têtes par les dialogues constants et incessants sur le sujet.
Et c'est peut-être là, la grave erreur ! Les documentaires sur le monde, les animaux, ect.. l'ont bien compris, les images sont plus fortes que les mots pour nous faire passer un message. Car qui aiment se faire rappeler sans cesse par son pote, que jeter son papier par terre c'est mal ? Personne.. Oui mon pote t'as raison, lâche-moi la grappe. Donc c'est un aspect qui gâche un peu le film.
Mais !
Ce qui sauve pour moi, et redonne du crédit à "Sous la Seine", ce sont ses plans. Enormément de séquences sont filmées sont l'eau. Et c'était bien fait ! Pas de caméra qui bouge sans cesse pour nous faire peur ou de créer la tension. Des plans justes, montrant l'infini et l'obscurité de l'eau, quand celle-ci nous submerge. Elles créent parfaitement l'angoisse, le suspense, ce mélange de fascination et de peur quand on se retrouve seul face à un océan silencieux, où le danger ( ou même rien ) crée comme sentiment. Tout est parfaitement cadré et millimétré. Le film n'est pas tombé dans le piège de copier le grand classique "Les dents de la mer". Ni même de forcer avec le point de vue du requin. Elles apportent le sentiment de danger, d'une profondeur abyssale ( alors que selon le film, la Seine fait que 5,70m environ de hauteur ).
Je dirais même que ce sont ces scènes aquatiques qui relèvent le niveau du film. J'insiste bien sur ce point là. Ce n'est pas anodin, et je pense que je n'exagère pas ( peut-être un peu ), mais je dirais même que ces plans (ceux qui montrent le décor, ceux qui prennent le temps d'installé la situation) sont plus terrifiants que les attaques du requin, et même de sa présence !
Pour avoir vu beaucoup de films de requins, je peux affirmer sans hésitation que certaines des séquences proposées ici, sont nettement supérieures à tout ce qui a pu sortir depuis les 10 dernières années sur les films de requins.
Cependant, je dois reconnaître que cela ne suffit pas à sauver le film. Le requin n'est vraiment pas très bien réalisé en image de synthèse. Enfin, c'est plutôt aléatoire. Bon, il a le mérite de ne pas être un Grand Requin Blanc, ni même un requin bouledogue. Mais un mako ! Pourquoi ? Je ne sais pas, il y a peut-être un message caché ici, mais je ne le connais pas. Son aspect de grandeur dans les scènes d'avant "violence" est bien représenté, et est même très effrayante. Mais quand la caméra prend le temps de nous le montrer, il perd de son aura, de sa puissance. C'est trop visible que c'est une image.
Au niveau du massacre, le kill count est bon, mais pas si violent dans sa représentation. Je pense qu'on s'attendait tous à voir des litres d'hémoglobines, des jambes et des boyaux dans tous les sens. Ils sont présents, mais ne sont pas percutants dans la représentation. Je pense que c'est important de le souligner, car cela montre la dangerosité de ce "monstre-marin" ( alors qu'en soit, ce n'est pas spécialement corrélé ). J'expliquerai cela par le fait qu'on insiste bien sur le fait que le requin n'est pas dans son habitat naturel et que son comportement a changé. Alors oui, ok, c'est cool, on a compris le message, mais pourquoi ne pas avoir choisi parti pris de montrer son côté violent pour exprimer son mécontentement ? On le sait tous, les médias, les protecteurs nous ont bien rabâché que le requin n'est pas "méchant" de base et qu'il est curieux ou qu'on empiète son territoire. On a pas besoin qu'on nous le rappelle sans cesse, on reste dans un film, et surtout au vu du speech: un requin dans la Seine, lors d'une compétition, dans nos têtes ça raisonne comme un buffet de viandes fraîches, prêt à se faire découper en rondelle !
Pour revenir rapidement sur les personnages et la trame principale, c'est le plus basique qu'on puisse avoir, tout est caricatural. Les moments sur terre ferme ne sont pas intéressants, les dialogues n'en parlons pas. Et le mystère du pourquoi du comment une telle évolution animale s'est produite ? T'as une explication sur l'évolution de Darwin. Fin
Pour conclure, j'apporte quand même beaucoup de points négatifs pour une note de 7. Avec des aspects et des situations récurrentes, trouvables sur n'importe quels films de monstres de série B.
Mais comme cité plus haut, les scènes aquatiques sont tellement puissantes, expressives et font marcher notre imagination, qu'à elles seules, créent un contraste abyssale entre les séquences sur terre et dans l'eau.
Créée
le 8 juin 2024
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