Durant toute son enfance, Chloé Mazlo a beaucoup entendu parler du Liban dans sa famille, tel qu'il était avant la guerre civile qui a débuté au milieu des années 70. Un pays de cocagne synonyme de dolce vita qu'elle a longtemps fantasmé avant de lui consacrer son premier long-métrage, Sous le ciel d'Alice. A travers l'histoire d'amour d'une jeune nurse venue de Suisse avec un astrophysicien libanais, le film séduit dans un premier temps par sa fantaisie débridée et colorée, qui passe notamment par des scènes d'animation absolument charmantes. Le ton change évidemment quand il s'agit d'évoquer les années de guerre mais Sous le ciel d'Alice ne cède pas au naturalisme, traitant le sujet de manière décalée et souvent amusante. Cette tentative de légèreté continue dans la forme est nettement moins concluante plus le film avance bien que la mélancolie sous-jacente ne laisse pas insensible. Mais dans ces moments-là, si la mise en scène reste d'excellente tenue, la direction d'acteurs semble moins opérante. Ce n'est pas un réel problème pour le jeu d'Alba Rohrwacher, toujours délicieusement retenu, mais ce l'est davantage dans le cas de Wajdi Mouawad, plutôt décevant, dont le côté lunaire s'accompagne hélas d'un soupçon de mollesse.