Quel dommage de proposer vingt minutes de poésie, très osée et parfaitement maîtrisée, de nous introduire dans ce Liban parallèle, de nous faire découvrir cette famille extraordinairement mise en scène pour nous faire quitter la salle avec un arrière gout de déception. La guerre tue, déchire et empoisonne ; Chloé Mazlo le démontre avec force. Pourtant, après une heure et demie, je n'arrive pas à comprendre ce sur quoi elle a vraiment voulu travailler : le Liban, le couple, la guerre, la famille ? Malgré quelques coups d'éclats, Sous le ciel d'Alice manque de dynamismes. On sent les plans super travaillés ; on sent aussi les lenteurs et les plans non nécessaires. Conflit oblige, le film se resserre peu à peu sur le couple formé par Alice et Joseph. Là où le couple se glissait parfaitement dans la féérie des premières minutes, il manque drastiquement de profondeur dans cette seconde partie : on peine à s'attacher, à comprendre l'enjeu dramatique liant les deux protagonistes. Le duo manque peut-être d'ambitions, d'énergies ; le spectateur se retrouve plongé dans une intimité de deux personnages qu'il n'a finalement pas eu le temps de découvrir, de s'approprier.
Il manque cruellement quelque chose ; et je me permets cette critique uniquement au regard de l'ambition originale du film. Il fallait un grand génie et une certaine humilité à Chloé Mazlo pour proposer cette Alice : elle y parvint entièrement.