Le voilà donc, ce film qui a révélé François Ozon au grand public et qui a relancé la carrière de Charlotte Rampling ! Il faut dire que Sous le sable n'a pas volé sa réputation, tout en semant les graines du réalisateur pour la suite de sa carrière.
L'histoire est au fond très simple ; celle d'une femme qui, en faisant sa sieste à la plage, s'aperçoit que son mari a disparu, volatilisé. Prise de panique, elle va faire appel aux maitres nageurs et à la police pour le retrouver, en vain.
A partir de là, le film va nous plonger dans la psyché de cette femme, formidablement interprétée par Charlotte Rampling, et qui est en plus d'une grande beauté. On ne sait jamais vraiment si ce qu'elle voit est réel ou le fruit de son imagination, ou si c'est tout simplement le déni de la disparition du mari, que joue Bruno Crémer. Elle s'imagine aussi qu'il a pu la quitter à cause de leur vie rangée, qu'elle n'a pas pu lui donner d'enfant, ce que lui reprochera sa belle-mère, jusqu'à un final très mystérieux et qui laisse bien de la place à l'interprétation.
Tout le cinéma à venir de François Ozon est déjà là ; ces non-dits, ces sous-entendus, la part d'interprétation, dans des moyens certes modestes, mais dont l'histoire restera d'une grande opacité.
Le film est également un documentaire sur une femme sur le retour, celui de la vie après, celle d'une femme qui se reconstruit difficilement, mais pour qui son mari n'a pas disparu, il est allé au travail.
Sous le sable est un film vraiment passionnant, peut-être le meilleur qu'Ozon ait réalisé, car il garde une grande simplicité, et le sublime come-back de Charlotte Rampling.