les vivants ou les morts?
Jean Drillon disparait un jour dans les Landes où il passe desvacances avec sa femme, sans que l'on puisse déterminer s'il s'est noyé, suicidé ou s'il a simplement décidé de s'extraire à une vie de couple lassante. Profondément silencieux, et peu interprétatif, ce film nous montre comment sa femme (professeur de littérature anglaise à Paris, un peu boring) vit après la disparition. Incapable de faire son deuil, elle parle de son mari au présent, lui achete une cravate par ci, hallucine sa présence par la, imagine qu'il lui parle et qu'il l'observe. Insidieusmeent, elle sombre dans la mélancholie, rejetant un homme qu lui plaît, mentant à ses proches et voulant coûte que coûte conserver le lien qu'elle conserve avec son mari, grâce à ses hallucinations. Donc un film sur le deuil, (moment d'hésitation entre le monde des morts et celui des vivants), mais surtout un portrait de femme émouvant, par un Ozon dont les fréquents close ups s'attardent sur le jeu subtil de Charlotte Rampling se dégradant sur une palette riche allant de l'austère dignité, au désespoir, en passant la tristesse, le mépris, la froideur. Un film pas révolutionnaire, mais bien fait, et crédible, surtout.