Cacher des bijoux dans le tiroir à chaussettes c’est assez banal, cacher le corps de papi sous le lit c’est assez original. Atterrée par la mort soudaine de son mari, Odile décide de le laisser tel quel dans la chambre pour ne pas brusquer sa famille, réunie quelques jours pour fêter l’anniversaire de la matriarche. Dans le salon de la maison de famille, enfants, petits-enfants et pièces rapportées soufflent innocemment les bougies de la grand-mère, sans savoir que la sieste de grand-père à l’étage risque d’être particulièrement longue. Inéluctable, la découverte macabre impose un face-à-face avec la mort à la famille élargie, brusquement confrontée à la diversité des façons de faire son deuil. Doux et poétique sans jamais être naïf ni pudique, le film de Camille Japy dévoile l’ampleur des souffrances que la mort d’un être aimé provoque, le chagrin qui nous incombe tous pour accepter ces départs mais aussi la multitude de chemins qui existent pour y parvenir, pourvu qu’on ne les emprunte jamais seul. Extraordinaires, Ariane Ascaride et Bérénice Bejo forment un puissant duo mère-fille, réunies par la tristesse et obligée de remuer les secrets de famille que l’on pensait enfouis. Les bijoux de famille c’est sensible mais les secrets de famille encore plus.