Alors qu'il joue dans un biopic consacré à Jacques Brel, un acteur apprend qu'il est atteint d'un cancer, le poussant à quitter le tournage. Il va profiter de ce qui pourraient ses derniers moments afin de se rapprocher de sa fille avec qui les rapports furent distants.
Fils du producteur Philippe Godeau, Pierre réalise une histoire plus personnelle qu'il n'y parait, par le prisme de la vie de Jacques Brel, lequel a voulu lui aussi se rapprocher de ses filles à la fin de sa vie, car elles lui reprochaient également de s'être éloigné d'elles, accaparé par sa carrière. Je trouve que c'est une bonne idée de présenter une telle histoire, d'autant plus que les deux acteurs, François Damiens et Salomé Dewaels, sont touchants, l'un qui comprend qu'il vivait dans une spirale à cause de sa carrière, et la jeune femme s'est construite en quelque sorte une carapace vis-à-vis de ce père absent, mais en même toujours présent d'une façon ou d'une autre. On retrouve aussi au casting Romain Kolinka en réalisateur du biopic ainsi qu'un cameo de Benoit Poelvoorde, lequel avait déjà joué dans un film précédent de Pierre Godeau.
Il ne faut pas chercher la moindre révolution visuelle ni formelle dans ce drame bien tenu, où les quelques images qu'on voit du biopic de Jacques Brel (où Damiens porte un dentier et une perruque) ne donnent pas très envie, en noir et blanc à la limite de la caricature, mais c'est plus un prétexte pour raconter une belle histoire. Et la preuve que François Damiens est décidément excellent dans tous les genres.