Flaubert savait écrire avec brio les scènes salaces avec des métaphores subtiles et secrètes, pas étonnant que le bonhomme sera pour cela poursuivi par la société de son époque puritaine et castratrice.
Et puis il y a notre époque artistique où les chefs-d'oeuvre se font rares parmi le style cru et sans concession que nous avons adopté simplement. Les envolées lyriques lourdes ont fait place à des lettres froides et réelles sans pourtant être dénuées de sens. Je resterais malheureusement coincée dans mon classicisme conservateur quand il s'agit d'écriture et j'arrive difficilement à apprécier ce qui est explicite par facilité comme ces films amateurs tournés en noir et blanc pour cacher les innombrables défauts de lumière.
Toute cette longue et pédante introduction pour dire que Below her Mouth ne m'a fait ni chaud ni froid et que tel l'air du temps, il est sexuellement libéral pour cacher le vide béant de sa réflexion. Mettre un scénario sur un film basé entièrement sur des relations charnelles est aussi cohérent que de mettre des voiles sur une voiture, c'est peut-être tordu mais il faudrait avant tout que ça ait une utilité. On voit bien ici que la tâche est ardue.
Il serait donc inutile de résumer un semblant de scénario car si vous avez eu l'audace de faire un marathon des films du genre et bien il y a fort peu de chance que vous sentiez un quelconque effet de surprise hormis peut-être par la gymnastique chaleureuse des deux protagonistes principaux. Je sais qu'en ce moment il s'agit d'introduire (sans mauvais jeu de mots) plus de scène physiquement récréatives dans les films quitte même à en faire l'intérêt premier, ce qui est selon moi plutôt étrange car ce genre si particulier de filmographie appartient aux recoin les plus sombres des rues ou d'internet. Mais pourquoi pas après tout, pourquoi pas. Il est totalement envisageable et souhaitable de proposer de nouveaux standards de réalisation, de montage et de lumière dans des productions plus amateures et simpliste que les nouvelles lubies de réalisateur en quête de transgression.
Cependant, Below her Mouth ne fera pas exception. Le montage et le cadrage sont d'autant plus gênants que maladroits et malgré tout mon calme, une part certainement prude et ingénue ne semblait pas vraiment apprécier le rythme étrange de l'ensemble bruyant et essoufflé, pourtant terriblement lent et malaisément long. Il y avait quelque chose, un potentiel caché quelque part entre les cuts mais bien trop naïfs dans sa vision. Il en ressort une certaine fadeur épuisante et lourde. Si vous avez appréciez l'usage de la métaphore dans cette critique, le contournement évasif du mots littéral et de ses synonymes vaseux, ne regardez pas ce film car il ne saurait s'essayer à l'art difficile de la subtilité.
Pas mauvais, juste sans goût.