Le documentaire, dans toute sa puissance de déflagration jubilatoire. Autrement dit, tout le délire du réel, incontestable puisqu'il existe, envoyant joyeusement aux orties toute vraisemblance ; ce que la fiction ne pourrait se permettre.
Telle est la joyeuse exploration à laquelle nous convie Ulrich Seidl. Joyeuse parce que bien souvent confondante, terrifiante, mais tellement folle que le rire s'offre, en échappatoire. Une plongée dans les caves autrichiennes, comme dans l'inconscient fracassé de ce peuple voisin de l'Allemagne et qui traîne après lui les mêmes casseroles furieusement tintinnabulantes, en tout cas dans les esprits que la caméra de Seidl a choisi de sonder...
On a le sentiment d'avoir été mineur de fond, lorsqu'on remonte à la clarté du jour, au sortir de la salle de cinéma qui nous a entraînés vers ces "sous-sols" de l'humanité.