The Rock horror picture show
Richard Kelly, tout auréolé d'un succès d'estime légèrement exagéré après un premier long métrage maladroit mais sympathique s'attaque dans ce deuxième opus à un morceau bien trop gros pour ses petites épaules.
Trop ambitieux, trop cher, prétentieux, mal géré, mal monté, mal écrit, le film souffre énormément de ne pas avoir eu un producteur à poigne pour remettre le jeune cinéaste en herbe à sa place lorsque le besoin s'en faisait sentir.
Le choix de faire jouer le film par un casting pop d'icones de secondes zones d'une sous-culture dégénérée se révèle très vite une erreur de taille et échoue lamentablement à justifier sa pertinence.
Les allusions politiques infantiles, une esthétique des plus douteuses, des références médiocres, tout cela n'arrive jamais à faire oublier le manque criant d'un scénario qui puisse tenir la route. Il ne suffit pas de mal raconter une histoire pour la rendre complexe ou même intelligente. Et d'intelligence, ici, nulle trace, pas le moindre soupçon. A noter que s'il peut parfois être très utile de partir du cliché pour raconter une histoire, il est toujours du dernier mauvais ton d'oublier résolument de s'en écarter à un moment donné.
Le film est suffisamment tordu pour que des masochistes laissent libre cours à leur verve masturbatoire, mais rien ne peut camoufler l'incroyable vide se cachant derrière une histoire saugrenue que mon petit frère aurait eu honte d'avoir écrit le jour de son neuvième anniversaire.
J'ai tout de même bien ri lorsque je me suis rendu compte que Christophe Lambert était presque le moins mauvais acteur du film, rien que cela suffit à expliquer ma légère bonhommie après les 2h30 pénibles d'un film qui a bien fait de ne jamais sortir en salles de par chez nous.