Une ancienne chanteuse de l'Eurovision a totalement disparue des radars et se retrouve désormais en Belgique à confectionner du pâté. Mais un jeune fan la retrouve et veut la persuader de remonter sur scène.
Bien que l'histoire soit au fond improbable, elle ressemble trait pour trait au film Le come back, avec Hugh Grant et Drew Barrymore. Sauf que là, on a Isabelle Huppert et Kevin Azais, qui m'avait épaté dans les combattants, et qu'on retrouve musclé, tatoué, et avec une moustache.
Je parlais d'improbable, car comment imaginer qu'une chanteuse de l'Eurovision ait autant pu marquer les esprits à un jeune homme qui n'a pas été en âge de la voir ? Et puis le hasard veut qu'il la rencontre là, à confectionner du pâté, et plus encore à la convaincre sans grande difficulté, en plus de vivre tous les deux une histoire d'amour.
Le film est au fond un peu trop simple, avec pas mal de fils blancs, mais surtout, il donne l'impression d'être un court-métrage étiré à l'envi, notamment avec ses chansons qu'on entend in extenso. Le réalisateur, Bavo Defurne, en est ici à son deuxième long-métrage, mais il a réalisé beaucoup de courts, et ça se voit même dans ce rythme dilué cherchant à atteindre une durée règlementaire.
Heureusement, il est sauvé par ses acteurs, dont une Isabelle Huppert impériable qui a l'air de rajeunir quand on l'entend chanter, mais qui est au fond un personnage qui se fait balader, par désir de plaire à son jeune compagnon, de laisser faire les choses, et qui va commencer à croire à un retour à la chanson grâce à un télé crochet. Où, elle demande des nouvelles paroles à un sosie de Michel Fugain... Quant à Kevin Azais, je l'ai trouvé également très bon, même si son sport de prédilection, la boxe, s'efface peu à peu du récit, pour un métier improvisé de manager. Quant au titre, Souvenir, il vient de la chanson à l'époque de l'Eurovision, heure de gloire du personnage d'Huppert, mais aussi sa chute. Il faut également souligner le visuel, extrêmement terne, comme renforcer encore plus le sentiment de misérabilisme qui s'échappe de la vie de tous les personnages.
Au final, Souvenir est un film assez bizarre, imparfait, mais rien que pour Isabelle Huppert, toujours étonnante à voir, je suis client.