Ghibli a beau être un studio aux œuvres très populaires, on peut tout de même noter quelques films dans le catalogue qui se font plus discrets. Souvenirs goutte à goutte en fait partie. Réalisé par le grand Isao Takahata, ce long-métrage animé est différent des autres œuvres du studio. Si le parti pris des films du studio annonce pratiquement toujours un côté fantastique, ce n'est guère le cas de celui-ci, qui se veut plus réaliste (peut-être même l'œuvre la plus réaliste de tout le catalogue du studio).
Souvenirs goutte à goutte raconte une tranche de vie, celle d'une jeune japonaise qui se remémore son enfance en traversant le Japon. C'est une œuvre douce et touchante, qui nous accompagne par un sentiment de nostalgie comme on en voit rarement au cinéma. C'est très lent, il n'y a pas vraiment de ligne conductrice, mais on se laisse transporter dans ces souvenirs qui nous ramènent à l'évolution d'un pays, que ce soit à travers la musique ou les décors.
Tout ces souvenirs et moments de tendresse convergent vers un final très émouvant. Et pourtant, ce n'est pas une œuvre marquante comme peut l'être Le Tombeau des Lucioles, où les larmes coulent à cause d'une cruauté à l'écran difficilement supportable. Non, ici, on pleure tout simplement parce qu'on vient de voir quelque chose de beau. Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais des larmes de nostalgie.
Ce film m'a fait un très grand bien, et le voir se finir me ramenait petit à petit dans ma propre réalité...