Souvenirs goutte à goutte
6.9
Souvenirs goutte à goutte

Long-métrage d'animation de Isao Takahata (1991)

Omoide Poroporo doit être, injustement, l'un des films les moins connus du studio Ghibli. S'il est vrai que l'on s'éloigne ici de la fantaisie de Miyazaki pour entrer dans un univers plus réaliste, plus mûr aussi, de Takahata, ce film reste tout de même une pièce maîtresse du studio japonais.


L'histoire paraît très simple : Taeko, une jeune femme citadine, part prendre ses vacances à la campagne. Mais là, des souvenirs ressurgissent : son envie de campagne qui avait commencé dès ses dix ans, son premier amour, ses premières règles, ses hontes, ses rêves et ses craintes... On assiste alors, en l'espace de deux heures, à la recherche de soi d'une femme qui se construit grâce à ses souvenirs, à sa propre remise en question, à sa tentative de comprendre qui elle est vraiment.


Les dessins sont évidemment toujours magnifiques, et l'on assiste ici à une superposition passé/présent très esthétique et qui passe très bien: les scènes de l'enfance de Taeko sont peintes en couleurs pastels et légèrement floutées sur les bords, tandis que le présent est rempli de couleurs très vives, et le contraste est superbe.
Pour ce qui est de la musique, elle est ici aussi, une fois de plus, parfaitement en accord avec les dessins, et renforce le côté nostalgique du film. La chanson du générique, Ai wa nara kimi wa sono syush, est l'une des plus réussies, à mon sens, du studio Ghibli. (Il me semble d'ailleurs que c'est une reprise de la musique de The Rose, et avouons qu'en japonais, c'est juste magnifique.)


Ainsi, en plus d'être très esthétique, comme toutes les oeuvres signées Ghibli, Omoide Poroporo s'accompagne d'une profonde mélancolie et nous ammène à opérer, en même temps que Taeko, une reflexion sur nous même. Certains le trouveront certainement trop long, ou ennuyeux, puisque l'histoire ne décolle jamais; mais le but de Takahata était ici, je crois, de nous ammener à nous souvenir, nous aussi, de nos dix ans dans une séquence purement nostalgique.

Elensar
8
Écrit par

Créée

le 13 mars 2011

Critique lue 1.5K fois

11 j'aime

Elensar

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

11

D'autres avis sur Souvenirs goutte à goutte

Souvenirs goutte à goutte
SUNSELESS
7

L'amour est une rivière, coupant le coeur en morceaux.

Après avoir écumée tous les grands classiques Ghibli, et ayant un appétit sans fin, c'est vers les films mineurs du studio que je me tourne. Et la déception ne pointe jamais le bout de son...

le 17 avr. 2012

39 j'aime

3

Souvenirs goutte à goutte
emmanazoe
7

Désormais au programme de sixième...Ah non ? Dommage...

Même s'il est loin d'être le meilleur Ghibili, ce film est une belle découverte car nous avons à faire à un nouveau genre. Beaucoup moins de poésie que dans les autres animés du studio, ici il y a un...

le 13 mars 2012

24 j'aime

4

Souvenirs goutte à goutte
Johnny-Jay
4

C'est quoi le projet ?

Je vais faire court car le problème de Omoide Poroporo est simple : il échoue à raconter une histoire. Pendant près de 2h on nous inonde de flashbacks qui ne sont liés ni entre eux, ni avec...

le 28 sept. 2017

21 j'aime

2

Du même critique

Good Morning England
Elensar
8

But all over the world, young men and young women will always dream dreams and put those dreams into

J'écris ces mots à côté de ma vieille platine qui fait tourner mes vieux vinyls des Stones. Good Morning England n'est pas le plus grand film de tous les temps. L'histoire est courrue d'avance, les...

le 21 juil. 2011

14 j'aime

Souvenirs goutte à goutte
Elensar
8

Critique de Souvenirs goutte à goutte par Elensar

Omoide Poroporo doit être, injustement, l'un des films les moins connus du studio Ghibli. S'il est vrai que l'on s'éloigne ici de la fantaisie de Miyazaki pour entrer dans un univers plus réaliste,...

le 13 mars 2011

11 j'aime

Porco Rosso
Elensar
9

"Je préfère encore être un cochon décadent qu'un fasciste"

Porco Rosso, c’est l’histoire d’un chasseur de primes mais pas sans foi ni loi, qui préfère être un cochon qu’un homme, et qui pourrait tout aussi bien être américain tant il aime la liberté. Porco...

le 10 mars 2014

9 j'aime

1