Michel Gondry est un pro du bricolage et l'a confirmé tout au long de sa carrière, avec plus ou moins de succès. D'abord clippeur émérite (Björk et les Daft Punk approuvent), le français a continué son parcours aux USA avec le loufoque Human Nature (2001) et la romcom de la déprime Eternal sunshine of the spotless mind (2004). Avec Be kind rewind, il revenait à quelque chose de plus modeste et n'avait pas pris des acteurs bankable (même si Jack Black n'est pas l'acteur le moins apprécié et le plus inconnu du monde).
Derrière un postulat légèrement fantastique (Black devient magnétique et rend les vhs du vidéo-club de son ami Mos Def irregardables), le réalisateur montre des amis faisant tout pour sauver l'endroit qu'ils aiment (le vidéo-club donc). Ce sont des gens qui aiment le cinéma et qui voit leur lieu de travail ou d'occupation être en voie d'extinction. Un constat qui était déjà une réalité en 2008 et qui s'est intensifié par la suite, au point que l'on ne compte quasiment plus de vidéo-clubs dans le monde, quand ce ne sont pas des médiathèques qui prennent heureusement la suite.
Pour sauver les meubles, le duo décide donc de retourner les films en question à leur manière. C'est là où le film s'avère être un magnifique hommage au cinéma. Des films faits avec trois fois rien, bricolés de partout (une jaquette de Ghostbusters montrée devant la caméra avec Jack Black qui interprète la chanson de Ray Parker Jr juste derrière), mais qui montrent tout l'amour des personnages pour les dits films. Et en soi Michel Gondry qui revisite à travers ses personnages des films comme 2001 (Stanley Kubrick, 1968) ou Robocop (Paul Verhoeven, 1987). Tout cela rend le film beau et tendre.