Warp !
Space Battleship Yamato, anime culte des années 70, mais peu connu en France, se la joue live-action. Comme d'habitude, on est dubitatif, car les live-actions ne sont la plupart du temps que des...
le 2 août 2011
14 j'aime
Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien ! (Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)
Ce n'est pas la première fois qu'on nous promet le manga live. On a déjà trépigné d'impatience, on a souvent été déçu et du coup, maintenant, on reste prudent. Avec Space Battleship Yamato, la donne ne change guère et le film émerveillera les uns autant qu'il laissera les autres de marbre. Alors, autant apprécier le film pour ce qu'il est : un film japonais avec tout ce que ça implique en terme de style et de rythme, parfois bien loin des standards du pop corn movie. Mais c'est aussi un vrai blockbuster lorgnant du côté des mastodontes américains avec pour objectif de s'adresser à un large public. De cette hybridation, le film en tire des qualités mais aussi des défauts.
Son gros point fort : la direction artistique a "de la gueule" ! Décors, costumes, effets spéciaux, photographie... rien n'est à jeter. Les CGI sont dignes d'une production américaine actuelle (genre Star Trek 2009) et servent magnifiquement toute l'imagerie de l'univers de Leiji Matsumoto. Car la patte du créateur du manga d'origine est omniprésente, tant visuellement qu'au niveau du scénario. L'histoire du film se situe dans la grande tradition de ses précédents ouvrages : un navire, dernier espoir de l'humanité, voyage à travers la galaxie à la recherche d'une planète providentielle. Que le vaisseau s'appelle Yamato ou Arcadia/Atlantis, que le héros s'appelle Kaido ou Harlock/Albator, l'histoire ne change guère et les fans des séries animées japonaises des 70's et 80's se retrouveront très vite en terrain conquis. Les thèmes chers au papa d'Albator, tels que l'écologie, la poésie, ou le sens du sacrifice (le spectre de la Seconde Guerre mondiale n'est jamais loin) sont eux aussi bien présents.
Malheureusement, tout n'est pas parfait. Si les enjeux dramatiques sont vite posés, on les perd un peu de vue au profit d'une caractérisation poussée des protagonistes. Ce n'est pas un défaut en soi — loin de là —, bon nombre de films proposent des personnages fades, mais il eut été judicieux de rééquilibrer l'ensemble. Le film fait également de nombreux clins d'œil aux grands succès de la science-fiction américaine (le Battlestar Galactica de Ronald D. Moore, Star Wars, voire même Independence Day...) mais ne digère pas assez ses références et on a trop souvent l'impression de revoir des copiés/collés de scènes bien connus. Quant aux batailles spatiales promises sur l'affiche, elles sont trop peu nombreuses et de trop petite envergure. Quand aurons-nous droit à une scène digne de l'attaque de l'étoile noire de Star Wars (toujours une référence aujourd'hui) ? Des défauts trop pesants sur la première heure du métrage, mais vite rattrapés par une deuxième bien plus rythmée, nous offrant la dose d'action que nous sommes en droit d'attendre. Au bout du compte, le film s'avère être un sympathique space opera qui se paye le luxe de réussir totalement son final (qui réévalue considérablement le film), et ce sans promettre de suite. La chose est assez rare pour le signaler, à l'heure où un film de cette envergure se réfléchit systématiquement en terme de franchise.
Imparfait mais sympathique, Space Battleship Yamato est un film dépaysant, un véritable manga live nettement plus réussi qu'un Casshern en terme de narration, servi par une mise en scène soignée, mais qui satisfera surtout les fans de Leiji Matsumoto. Pour les autres, c'est aussi une belle porte d'entrée.
P. S. : l'idéologie derrière la saga Yamato a toujours posé problème. En effet, le nom "Yamato" fait référence au fameux cuirassé de premier rang de la marine impériale japonaise pendant la seconde Guerre Mondiale. Il fut envoyé en mission suicide pour mettre à mal la flotte américaine lors de la bataille d'Okinawa. Si Leiji Matsumoto a toujours prôné la liberté, la tolérance et le respect de la vie humaine avant tout, Yoshinobu Nishizaki, le producteur de la saga à qui est attribué le concept initial, est un personnage nettement plus sulfureux. Cependant, la série animée prend ses distances avec le bâtiment d'origine lorsque le capitaine Jyuzo Okita condamne la vocation de l'ancien cuirassé Yamato ("Ce Yamato-ci n'a pas été conçu pour la guerre. Son but premier est de prévenir la vie d'être détruite.") Qu'en est-il du film ? Les intentions de l'équipage sont clairement louables, mais un discours du héros faisant référence à l'illustre ancêtre du cuirassé peut laisser le spectateur perplexe. La traduction française nous fait-elle perdre quelque subtilité ? Le doute est permis.
Créée
le 16 oct. 2011
Modifiée
le 25 juil. 2012
Critique lue 973 fois
5 j'aime
D'autres avis sur Space Battleship : L'Ultime espoir
Space Battleship Yamato, anime culte des années 70, mais peu connu en France, se la joue live-action. Comme d'habitude, on est dubitatif, car les live-actions ne sont la plupart du temps que des...
le 2 août 2011
14 j'aime
Mené par un surjeu d'acteurs en acier trempé et boursouflé d'héroïsme pimpant, plongé pile entre une dose de CGI détaillés mais sans âme et de looongues scènes de pont complètement superfétatoires,...
Par
le 7 août 2011
13 j'aime
40
Space Battleship Yamato l'œuvre la vraie, celle de Leiji Matsumoto m'a profondément marqué par sa complexité et son incroyable épopée de 148 000 années lumières. Même s'il on peut reprocher le côté...
Par
le 15 août 2011
6 j'aime
62
Du même critique
Entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, le cinéma américain est arrivé à un point où la technologie est en capacité de donner vie aux récits ambitieux des auteurs de science-fiction...
Par
le 8 nov. 2011
30 j'aime
2
Icône de la pop culture japonaise qui trouve ses origines dans un manga culte, La Femme Scorpion a gagné, au fil des ans, la réputation d'un film déviant, digne représentant du cinéma bis des années...
Par
le 4 janv. 2011
28 j'aime
2
Soyons honnête : face à Halloween ou aux Griffes de la nuit, Vendredi 13 a toujours été le parent pauvre. A l'inverse de John Carpenter (Assaut, The Thing, Christine...) et Wes Craven (La Dernière...
Par
le 23 févr. 2011
27 j'aime