Bien bien bien. C'est pour l'instant la chose la plus infâme que j'ai vue de la part de Stuart Gordon, et autant dire qu'à côté de "Space Truckers", "Fortress" est sans doute d'une beauté éclatante même s'il est beaucoup plus désagréable à subir. On se situe dans un navet XXL de l'espace, avec absolument rien de sérieux dans toutes les pistes empruntées par toute l'équipe — le scénario est monstrueusement nanardesque, les effets spéciaux sont hideux, et le trio Dennis Hopper / Stephen Dorff / Debi Mazar est à pleurer. La mise en contexte dans l'introduction de 5 minutes est un concentré de ce qui se fait de plus pitoyable en matière de kitsch de SF, avec ce bon parfum des années 80 mal dégrossies en 1996 : un concentré de costumes en cuir, de décors en carton et de tout un tas de partis pris affreusement nuls et moches. Bon sang que c'est idiot... À noter quand même qu'au début, Hopper est un routier de l'espace qui transporte des cochons cubiques enfermés dans leurs cages, du grand n'importe quoi qui se radicalise dans le grand n'importe quoi au fil des minutes qui défilent péniblement. Au milieu on reconnaît Charles Dance (aka Benedict de "Last Action Hero"), effacé derrière des torrents d'effets spéciaux putassiers qui ne font que renforcer la dimension médiocre de l'ensemble. C'est magnifiquement cheap, à l'image de cet effet spécial montrant du sang et une dent en apesanteur au cours d'une baston... Navrant. Gordon s'essaie au loufoque, et ce n'est pourtant pas la première fois, mais il n'y a que quelques détails amusants (par exemple le robot-mamie dans les chiottes se révélant être un passage secret) dans l'océan de nullité.