Johnnie To possède une notion du comique de situation, peu importe le nombre de coups de feu échangés durant ces films. Pour Sparrow, il délaisse ces gangsters et ces flics increvables et filme ici dans un registre beaucoup plus léger 4 frères pickpockets dans les rues de Hong-Kong. Et Johnnie To aime sa ville à l'image de l’aîné des 4 frangins qui sillonnent les rues sur son vélo et photographie à tout va. L'ensemble du film lorgne plus du côté de la comédie et l'humour bien présent du cinéaste fait mouche dans ces situations rocambolesques, la scène de l'ascenseur pour ne citer qu'elle. Le tout file sous des airs de musique qui rappelle le cinéma des années 60 et parfois même, le cinéma érotique italien des années 70. Une bande son qui pose cette certaine légèreté sur la gravité de la situation lorsque nos pickpockets vont se lancer à la rescousse d'une jeune femme. Et finalement, après avoir mis à l'honneur cet humour qu'il exploite à chacun de ces films, Johnnie To confronte ces personnages dans un ballet de parapluies, de gouttes d'eau et de lames de rasoir et nous subjugue avec une virtuosité déconcertante dans la scène clé du film. Et même si cette fois ci, ce ne sont pas les canons qui parlent mais les mains, l'enjeu n'en est pas moins important et la tension de ce "I'm stealing in the rain" ponctue le film en nous jetant tout le talent de To à la figure à un point que celui-ci n'a plus rien de surprenant.