Qu'est-ce que le cinéma islandais ? Des crises existentielles, un humour amer et noir, des paysages somptueux et, éventuellement, des moutons frisés. Le deuxième film de Runar Runarsson, au titre énigmatique de Sparrows (ils sont où les moineaux ?) n'est pas drôle du tout et ne s'intéresse pas un instant aux ovidés de l'île. Pour le reste, oui, la photo est superbe dans cet été sans nuit du nord-ouest de l'Islande pendant lequel un jeune adolescent va dire adieu à son innocence alors qu'il doit s'accoutumer à une vie plus fruste que celle qu'il a mené jusqu'alors. Le film est taiseux, sa narration très lente jusqu'à une avant-dernière scène étonnante et terrible. Sparrows, outre le passage à l'âge adulte, explore les relations père-fils et la cruauté du monde. Il lui manque un peu d'intensité pour nous bouleverser mais ce fragment de "réalisme poétique" selon les propres mots du réalisateur ne peut laisser insensible.