Speak No Evil
6.3
Speak No Evil

Film de James Watkins (2024)

"Rares sont ces œuvres psychologiques, ascendantes horrifiques, qui infiltrent les festivals auxquels le genre n’est pas dédié. Speak No Evil est de ceux-là, même s’il semble plus à l’aise en explorant sa dimension sociale. C’est notamment le point fort du film qui, malgré sa longue exposition, se lâche davantage dans un final qui revisite le home invasion."


"Comme le titre l’indique, il demande à ses personnages un contrôle sur eux-mêmes, de rester sages et bienséants. Ne pas faire de vague, ne pas ouvrir la bouche quand ce n’est pas nécessaire, c’est juste dans cette optique que l’on reconnaît la captivité de la famille londonienne dans un décor et un confort qui ne lui est pas familier. Watkins en profite donc pour brosser le portrait de la famille Dalton, très dysfonctionnelle et qui cumule tous les clichés dramatiques entre le mari en défaut d’autorité, de confiance et de masculinité, l’adultère de son épouse, son végétalisme et la surprotection pour sa fille de 12 ans Agnes, qui suffoque lorsqu’elle qu’on la sépare de son lapin en peluche. En opposition à une famille, semble-t-il « parfaite », mais surtout heureuse, les Dalton se laissent donc dépasser par la générosité de leurs hôtes un peu trop enthousiastes à l’idée de les voir débarquer dans leur patelin où personne ne les entendrait hurler."


"Le film manque toutefois d’être incisif lorsqu’il fait appel à la cruauté graphique, là où le film original danois capitalisait autant sur les sévices physiques que sur la dimension psychologique, un peu à la manière de Funny Games de Michael Haneke. Non pas qu’elle soit nécessaire, mais ces éléments sont soit trop éparpillés dans le récit ou trop condensé dans le climax, que l’attente finit par agacer. Le remake de Watkins semble ainsi avoir lissé les traits de caractère des hôtes, malgré une débauche d’énergie comme James McAvoy l’a notamment démonté dans Split."


"Petite bulle rafraîchissante, Speak No Evil ne manque pas de dissimuler certains de ses défauts grâce à son final assez jouissif et à son humour noir plutôt adroit, notamment lorsque James McAvoy prend les rênes du récit."


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Cinememories
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