Je n'ai pas vu le film original danois (sorti il y a seulement deux ans) mais des quelques images que j'ai pu en voir, notamment de la bande-annonce, ce remake américain, réalisé par James Watkins, m'a l'air d'être un remake plan par plan. Je questionnerai alors tout d’abord l'utilité d'un tel remake si ce n'est de certes rendre l’œuvre de base plus visible mais surtout de la rendre accessible à un public américain, en général très réfractaire à tout ce qui n'est pas produit chez eux. Bref, malgré tout, j'étais quand même curieux de découvrir ce petit thriller qui m'avait l'air pas mal du tout. Et... déception. Enfin, je ne peux pas dire que je n'ai pas détesté mais c'est plat quoi ! On retrouve en effet le scénario type du thriller aux personnages insidieux qui monte de plus en plus en pression, sorte de "Harry, un ami qui vous veut du bien" mais en beaucoup moins subtil. Tellement que l'on devine aisément le twist de toute cette histoire dès la présentation du gamin en Italie, c'est-à-dire dans les dix premières minutes. Mais bon, ce n'est pas grave, on s'accroche quand même pour l'ambiance et... là, c'est quasi-inexistant. Alors oui, on a bien quelques scènes de tension dont les plus marquantes ont déjà été vendues dans la bande-annonce mais c'est une énième fois James McAvoy qui joue au psychopathe (alors il le fait très bien, pas de doute là-dessus, surtout qu'il ne l'a finalement pas fait tant que ça) sur des petits coups de violon un peu stridents au cas où on n’aurait pas compris que la situation dans laquelle se trouvent nos trois protagonistes n'est pas tout à fait normale. Il n'y a vraiment que le dernier quart du film qui est réussi, alors oui c'est très grossier mais enfin, ça se réveille ! La mise en scène est également assez décevante, c'est à l'image du scénario, c'est-à-dire convenu, d'autant plus dommage pour un réalisateur ayant commencé avec "Eden Lake", bien plus inspiré. "Speak No Evil" est donc un thriller convenu qui aurait pu sortir discrètement sur n'importe quelle plateforme de SVOD.