Hildy un journaliste véreux à la botte du patron du journal The Chicago Exemptory se voit être le témoin d'une scène peu cocasse puisqu'un condamné à mort a réussi à s'échapper. Lui qui souhaitait quitter son travail le jour même se voit dans l'obligation et par impulsion de faire un dernier article, une sorte d'hommage, un ultime article pour mettre un point finale à une brillante et prestigieuse carrière de rédacteur.
Des scénarios comme ça on en trouve pas a foison aujourd'hui. Simple et astucieux que cette mise en scène, presque un huis-clos dans cette salle de rédaction où une grande partie de l'intrigue se passe. À travers ce panaché de journaliste est critiqué avec ironie le métier de journaliste et par la même occasion la corruption, la paranoïa autour du communisme dans les années 1920 aux Usa, le machisme des hommes et j'en passe. D'un revers de main est balayé dans cette hilarante satire une société bourrée au whisky qui ne sait plus ou elle va.
On appréciera le personnage d'Hildy Johnson qui se voit tiré de force à écrire ce dernier article, lui qui s'était promis de tourner la page. Derrière sa fierté personnelle et son orgueil un grain démesuré se cache un homme amoureux par cette femme mais encore plus par son métier qu'il a exercé depuis si longtemps. La passion prend le pas sur la passion amoureuse, l'adrénaline du scoop passe avant la routine du couple.
Car oui, si dans ce film il y a bien une typologie de personne qui trinque se sont bien les femmes. La prostituée martyrisée et poussée à bout ( attention à la chute), cette femme délaissée, entubée par son mari, le patron de son mari, par tout le monde ... La femme de ménage qui n'est bonne qu'a se faire tâtonner le cul et balancer des informations pour nourrir l'information.
Cette même course au scoop qui comme un ouragan balaie toute forme de moralité sur son passage ne laissant place qu'a la moindre petite bribe de nouveauté qui pourrait exalter le lecteur du lendemain qui, lui qui passera à autre chose le jour suivant. Il faut vendre, vendre, vendre. La vie d'un homme est en jeu et cependant toutes les magouilles sont bonnes pour réussir à extirper de cette pauvre victime d'une délirante chasse aux sorcières sortie des plus fantaisistes contes de fées la moindre information pour en tirer une ligne ou deux.
À travers des situations loufoques, cette chasse à l'homme est une comédie des plus rafraîchissantes où chacun en prend pour son grade. Ô toi l'homme qui devait être pendu, toi qui as fait couler tant d'encre, sais-tu seulement à quel point tu as été le punching ball d'une ridicule farce complémentent délirante. Tout ça pour un bout de papier ?