peut-être

Rares sont les films qui ne me donnent pas envie de les juger.

En sortant du cinéma, j'étais un peu engourdi. Les compétences esthétiques indéniables de Para One m'ont bercé pendant 1H20 sans pour autant me faire voyager. Tant d'intentions derrière ce film et pourtant je ne cesse de me demander pourquoi il passe au cinéma comme ça. Si le film a vraiment une histoire à raconter ou s'il témoigne avant tout d'une envie de voyager par le prisme de la performance audiovisuel.

Je trouve que ce sont les limites du documentaire qui sont éprouvées dans ce film, mais sans propositions alternatives. À mon avis, là ou la musique occupe un terrain propice à l'abstraction voire à l'opacité, le documentaire - même comme ici façon autofiction - doit faire face aux problématiques de la narration et faire des choix. Des choix que Para One cherche constamment à esquiver. Et à force d'esquives, le film s'abime.

J'aimerais pouvoir juger ce film à l'aune de son esthétique. J'aimerais pouvoir célébrer le privilège que son réalisateur a eu de pouvoir reconstruire son passé et ses souvenirs en voyageant à travers le monde, les images et les sons. J'aimerais pouvoir qualifier ce film d'expérimental, de sentimental, de vain, de méditatif, de poétique... mais je ne peux pas. J'ai le sentiment que l'on m'a privé de ces possibilitées en l'abîmant avant même qu'il ne sorte sur grand écran.

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Petit reflection hors-film mais qui touche au même sujet :