Film d’action dans le pur style américain des années 90, Speed nous propose une bonne dose d’action effrénée et une grosse louche de séquences hyper exagérées ainsi que toute la panoplie des stéréotypes ringards qui vont avec, dont un héros badasse qui mange des chewing-gums et qui protège une jolie femme tombant amoureuse de ses gros muscles et de son courage.
Pour être tout à fait honnête, la seule chose dont je me souvenais de ce film, c’était son idée de base spectaculaire et terriblement efficace, le bus bien sûr, mais aussi la séquence du trucage de la vidéo qui passe en boucle, avec le sac de la dame qui disparait (je ne sais pas trop pourquoi cette scène en particulier m’a marqué plus que les autres). En le revoyant aujourd’hui, je me suis dit : « Houlà ! C’est vraiment hyper standard », l’introduction est poussive à mort, les personnages font pitié tellement ils sont caricaturaux, dans le pire sens du terme, et j’ai cru que j’allais revoir ma note à la baisse (finalement, ça restera un 6). Au fil des minutes, je suis carrément rerentré dans le spectacle, et je me suis aperçu pour la deuxième fois de la grande efficacité du suspens. Le film repose avant tout sur des idées bien pensées.
En revanche, certaines scènes puent complètement le fake, comme avec le passage où le bus saute au-dessus d’un tronçon manquant d’autoroute. Il suffit d’observer le plan large sur l’obstacle pour comprendre où est la limite de la magie du cinéma, que le film transgresse sans honte. J’ai trouvé ça vraiment nul. Rien ne justifie le fait que le bus puisse passer ce trou, c’est un bus volant ou quoi ? Et encore, ce n’est pas tout, la scène où le héros passe sous le bus sur une planche à roulettes pour désamorcer la bombe, on en parle ? Le bus est juste censé tourner autour de la piste d'un aéroport, mais il roule à toute vitesse en ligne droite pendant un quart d’heure. OK, c’est la piste d’aéroport la plus longue au monde.
Bref, tous ces détails laissés au hasard m’agacent et me sortent de mon immersion avec violence. Voilà pourquoi je n’estime pas ce film comme un illustre exemple du genre. Bien au contraire, il prouve selon moi ce qui ne dénote dans les films d’action, le manque criant de réalisme et de crédibilité.
Je n’ai pas apprécié particulièrement les performances de Keanus Reeves et de Dennis Hopper. Sandra Bullock est la seule qui m’a véritablement intéressé, davantage pour ce qu’elle dégage que pour son piètre rôle.
Speed reste toutefois un classique du genre, très apprécié par le public, et en cela il trouve une place dans ma liste des chefs d’œuvres de tous les temps, mais, personnellement, je dirais simplement qu’il est bien, rien de plus.