Oubliez la subtilité, vous êtes conviés à une orgie. Speed Racer se veut acidulé, musclé, ininterrompu. Coupant les ponts avec tous les poncifs et les codes du cinéma, c’est du monde surréaliste de la publicité que Speed Racer s’inspire. Le montage ne cesse de surprendre, tant il fait fi de toute convention.
Les plans sont travaillés avec le souci du détail et d’équilibre que l’on connaît des Wachowski, qui cette fois-ci atteint son paroxysme : par excès de perfectionnisme, tout est calibré, au cil près. Les coupes, les décors, les vêtements, le maquillage, les éclairages, les véhicules, tout est neuf, parfait, rutilant. Le film est rempli de clichés à tous les étages, et répand cette débauche de manière totalement ininterrompue durant les 135 minutes que dure ce voyage aux frontières de l’épilepsie.

L’histoire est un prétexte, elle tient la route pour ce film, et c’est ce qui compte. C’est vraiment un film à voir avec ses yeux. Alors qu’il fut le premier long métrage à avoir été tourné en haute définition avec la nouvelle génération de caméras numériques Red (encore en prototype à l’époque), et que le budget était franchement conséquent, le film n’a rencontré qu’un succès très mitigé.
Pourquoi ? Je pense que les conditions de visionnage ont joué en sa défaveur. En effet, c’est un film conçu par et pour le numérique. En DVD ou en télédiffusion, c’est du Pink Floyd en mp3.
Or, en 2008, la majorité des salles n’étaient pas équipées, l’ouragan Eiffel 65's Pocahontas 3D n’avait pas encore déferlé. Il faut un matériel conséquent pour rendre compte de la netteté des plans (constitués d’un patchwork avant-gardiste sans aucune profondeur de champ) et des couleurs si vives (avec beaucoup de ton sur ton et de teintes inexistantes).

Ensuite, ce film était de toute façon un pari risqué, car venant des Wachowski, personne ne s’attendait à ça. Ce Spy Kids pour adulte, qui emprunte plus aux jeux vidéo qu’au cinéma ou au comics (piochant tour à tour dans Outrun, F-Zero X…), avec ses fausses perspectives et ses décors en défilement parallaxe, ne pouvait que difficilement plaire à tout le monde.
Mais ce qui est incroyable, c’est qu’ils aient pu concrétiser leur vision avec un tel budget, seuls eux pouvaient le faire. Et bien que ce film restera sûrement pendant longtemps boudé, il reste à mes yeux l’un de mes films préférés.

Je le recommande vivement à ceux qui ont un lecteur blu-ray, c'est une expérience visuelle à vivre au moins une fois ^^
Yohmi
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le 27 nov. 2012

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Yohmi

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