Elles sont marrantes les sœurs Wachowski. Alors qu'elles se traînaient depuis quelques années une réputation d'intellos pompeuses auprès de quelques geeks rageux qui ne leur ont jamais pardonné d'avoir transformé Matrix en festival de citations philo, les deux cinéastes nous sortent Speed Racer, film de ouatures passablement crétin, à l'image de son héros gentil et neuneu qui passe son enfance au fond de la classe près du radiateur à foirer ses contrôles de math.
Résultat : tout le monde — ou presque — trouve ça affligeant. Les gens sont jamais contents.
Pourtant si on veut bien oublier le scénario basique à base de valeureux pilotes de course confrontés à un vilain capitaliste d'origine allemande — si j'ai bien compris — mais à l'accent british impeccable — donc j'ai pas du bien comprendre —, le film mérite le coup d'œil. Une véritable orgie visuelle, toujours à la limite du bon goût mais idéale pour étalonner sa télé 4K de gros bourgeois.
Les premières minutes, enfilade virtuose de flash-backs rassemblés autour d'un très bel affrontement entre le héros et le « fantôme » de son frère donnent le ton : couleurs flashy, univers enfantin, un indéniable sens du montage et du mouvement. Speed Racer prouve qu'on peut faire du cinéma expérimental avec une intrigue profondément débile.