Après l'hégémonie des héros DC sur grand écran (Superman dans les 80's et Batman dans les 90's), une nouvelle ère de super héros commence au début des années 2000, avec le développement à foison des effets numériques. Mais entre de nombreux films pas toujours réussis, quelques franchises tireront leur épingle du jeu. C'est le cas de la trilogie "Spider-Man" de Sam Raimi, gros succès dans les années 2000. Dans ce premier volet, on y découvre les origines de l'homme araignée, et son premier ennemi, le Green Goblin.
Vu d'aujourd'hui, le film n'a pas toujours visuellement bien vieilli, avec quelques effets numériques qui font très datés. Mais à côté, il dégage une vrai personnalité. D'abord parce que le scénario n'essaie pas de développer un univers cinématographique avec des dizaines de héros, mais se concentre sur une poignée de personnages auxquels on s'attache. A ce titre, le film offre une réelle émotion. Ensuite, parce que même s'il s'agit d'un blockbuster à près de 150 millions de dollars, Sam Raimi livre une œuvre personnelle, témoignant de son amour pour les comic books, déjà vu dans "Dark Man". Humour parfois un peu ringard, personnages hauts en couleur, transitions et effets de montage juxtaposant les images, affrontement en super héros et super méchants, plans inspirés : "Spider-Man" dispose d'une réalisation efficace et pas aussi classique que l'on pouvait attendre. Surtout quand on voit les produits formatés du MCU dont on héritera 10 ans après !
Signalons également la jolie musique de Danny Elfman, et une distribution étonnement hétérogène. Tobey Maguire convient bien au distrait Peter Parker, James Franco (alors en début de carrière) est un peu effacé en "ami" mis en place pour les futures suites, Kirsten Dunst campe un rôle féminin pas forcément très élaboré par le scénario. Mais à côté, Willem Dafoe semble s'amuser en jouant à la fois un industriel protecteur, et un psychopathe violent, dont les mimiques sont parfois excessives, tandis que Cliff Robertson (dans l'un de ses derniers rôle) apporte classe et sagesse à une figure paternelle, et J.K. Simons est désopilant en éditeur odieux. Bref, pour ceux qui ne l'ont encore jamais vu, "Spider-Man" est à découvrir comme un produit qui a marqué les années 2000, et comme un film de super héros réalisé avec une certaine personnalité, avant le bulldozer uniformisateur du MCU.