Dans le début des années 90, James Cameron est engagé pour réaliser un film Spider-Man. Il écrira même un ambitieux scénario opposant Spidey à Sandman et Electro. Cependant les droits de diffusion de Spider-Man sont au cœur d’innombrables procès qui se termineront dans la fin des années 90. Avec le temps James Cameron s’est désintéressé du projet. Sony et la Columbia, qui ont obtenu les droit de Spider-Man, engageront Sam Raimi qui va réaliser son premier blockbuster.
Le scénario de James Cameron est initialement conservé avant d'être retravaillé par David Koepp. Les nouveaux vilains seront le Bouffon Vert et le Docteur Octopus. Sam Raimi voulait une relation père / fils entre Norman Osborn et Peter Parker. Il n’avait pas besoin du Docteur Octopus (qui sera présent dans Spider-Man 2). Scott Rosenberg est engagé pour supprimer le Docteur Octopus et ajoute des scènes d'action. Enfin, Alvin Sargent est appelé pour réécrire quelques dialogues. Il y a eu quatre scénaristes pour Spider-Man.
Le film commence avec le générique et la musique de Danny Elfman qui avait déjà travaillé avec Sam Raimi sur Darkman et A Simple Plan. Il n’est pas non plus étranger à la musique de super-héros ayant travaillé sur les Batman de Tim Burton. Sa composition sur Spider-Man est devenu iconique, culte, elle est associé au tisseur.
Après le générique, on entend une voix, celle d’un homme. Mais c’est Kirsten Dunst qu’on voit à l’écran en première, assise dans un bus. Elle a bien grandi la jeune Kirsten depuis Jumanji et Small Soldiers. Très vite on découvre Tobey Maguire courant derrière le bus, subissant les moqueries de ses camarades jusqu’à ce que Kirsten lui vienne en aide. On comprend tout de suite que Tobey est impopulaire, maladroit et introverti. Tobey Maguire incarne le Peter Parker parfait, le Peter des comics que je retrouve sur le grand écran et il en va de même pour Kirsten qui incarne une Mary-Jane Watson candide, rêveuse et un peu volage, mais parfaite dans le rôle.
C’est cette relation que va tisser le récit, parce qu’il ne faut pas se tromper, mais Spider-Man c’est avant tout une romance, une découverte de soi, un passage à l’âge adulte. Peter qui était invisible aux yeux de MJ depuis des années va enfin avoir de l’exposition grâce à cette piqûre d’araignée symbolisant sa puberté. Il va, tout à coup, se muscler, enlever ses lunettes, avoir de l’assurance, devenir un homme. C’est cette transformation que MJ va remarquer.
L’oncle et la tante sont là pour appuyer cette transformation de Peter. Il y a le discours moralisateur de l’oncle Ben dans la voiture qui introduira le « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » et l’intervention très drôle de la tante May dans la chambre de Peter pendant que celui-ci fait joujou avec toutes ses toiles (je ne vous fais pas un dessin). Rosemary Harris et Cliff Robertson sont très touchants dans leurs rôles.
Une fois l’oncle Ben mort et le déménagement de Parker pour New York, il y a la fameuse relation père / fils de Parker et Osborn que Sam Raimi essaye d’installer. Cependant je trouve qu’on reste trop en surface, je ne vois pas de lien sincère entre les deux. J’ai du mal à y croire. Reste que William Dafoe est excellent dans son rôle. C’est un très bon Norman Osborn et un très bon Bouffon Vert. Si certains n’aiment pas le costume, je trouve, qu’il lui va comme un gant. En même temps j’étais fan des Power Rangers à l’époque.
Son fils, Harry Osborn, interprété par James Franco est très en retrait dans cette histoire. Je n’ai pas ressenti de lien fraternel entre Harry et Peter. Je pense que c’est aussi un loupé dans l’écriture. Si on nous le dit pas, on ne sait pas qu’ils vivent en collocation. Le triangle amoureux Peter / MJ / Harry est un échec, je n’ai jamais cru à la relation MJ / Harry qui reste vraiment très plate tout le contraire de la relation MJ / Spider-Man avec cette scène du baiser sous la pluie.
Il y a beaucoup de relation entremêlée, comme je le disais plus haut, MJ est assez volage (Flash Thompson, Harry Osborn, Spider-Man, Peter Parker). Pourtant on prend soin de nous montrer aucune scène de baiser, mis à part celle avec Spidey. A la fin, MJ choisi celui qui est devenu un homme, elle choisi Peter, mais Peter choisi son destin de super-héros, il choisi Spider-Man.
Autour de la trame principale, on oubli pas de nous faire rire avec J.K. Simmons dans la peau du tyrannique et délirant J. Jonah Jameson.
Je suis content d’avoir vu l’ancienne WWF Superstar Randy Savage sur un ring, d’avoir assisté au premier rôle de Joe Manganiello et du caméo de Ash alias Bruce Campbell.
Il ne fallait pas non plus cligné des yeux pour voir Stan Lee, le créateur de Spider-Man (avec Steve Ditko) pendant la parade. D’ailleurs on peut ressentir une certaine patte comic-book dans le film, notamment durant cette parade. Les bruitages, les couleurs, les dialogues, etc...
Sam Raimi n’a pas hésité non plus à imposer sa patte. Notamment sur les scènes du Bouffon Vert où on retrouve son cinéma. Je pense à la naissance du Bouffon Vert, à son attaque lors de la parade avec sa bombe citrouille et à la scène de sa mort. Il n’oublie pas non plus certaines scènes cartoonesque comme il aime a le faire.
Spider-Man est un super-héros de mon enfance, un des premiers que j’ai lu et un des premiers que j’ai vu au cinéma. Maintenant quand je lis du Spider-Man, j’entends la composition de Danny Elfman et je vois Tobey Maguire en Peter Parker. Un classique du genre super-héroïque.