"- Je pense qu'il est très grand
- Par contre avant il était petit", La Classe Américaine
Il en a fait du chemin, cet adolescent candide qui en 2017, sortait du cinéma, les yeux pétillants de joie à la suite de Homecoming, premier volet solo de l'homme araignée dans ce joyeux bordel qu'est devenu le MCU. Bien qu'avec un peu de recul mon jugement fut quelque peu modifié, je pourrai difficilement dire aujourd'hui que cette suite ne me fit pas le même effet que deux ans plus tôt. Après les critiques dithyrambiques américaines puis celle pour le moins mitigées en France, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Ma seule certitude étant que je sortirai de la séance de très bonne humeur. Une certitude malheureusement non partagée par mon acolyte de toujours, sceptique après sa déception "Homecoming", que j'ai néanmoins dû traîner jusqu'au Pathé Beaugrenelle dès la première heure avec pour argument phare la fête du cinéma et sa fameuse place à quatre euros. Le pari est remporté, il a peut-être même encore plus apprécié le film que moi. Je devrai probablement attendre que le temps passe au lieu d'écrire ma réaction à chaud mais tant qu'à faire, autant être subjectif jusqu'au bout…
Que dire donc de ce film ? Commençons par le seul point noir de cet opus. Spider-Man : Far from home revêt une nouvelle fois, à l'instar de Homecoming, le rôle de teen movie de l'été. Une ambiance qui personnellement ne me déplaît pas mais je dois bien avouer que les scénaristes en ont fait beaucoup trop. Peter Parker est un adolescent et il a des problèmes d'adolescent, certes, mais le film se focalise trop sur des éléments secondaire ayant pour seul but de faire rire le spectateur sans rien apporter à l'intrigue. Le couple Betty-Ned est ici un élément comique qui tend à se moquer des amourettes de lycée. Soyons honnêtes, ça marche cinq minutes, mais le film semble te guider vers l'exaspération à chacune de leurs apparitions et c'est avec un profond soulagement que leur séparation intervient à la fin (MERCI). Un point fort du film est indéniablement le personnage de Mysterio qui est très bien adapté sur le grand écran. La scène d'illusion de Spiderman à Berlin est réussie et permet de se rendre compte des capacités incroyables de Quentin Beck, un homme lambda sans réel super pouvoir. Jake Gyllenhaal apporte un vrai plus et j'en arrive à me demander ce qu'il aurait pu donner en tant que Spider-Man dans les films de Sam Raimi.
Le film exploite très largement le sujet des "Fake News" avec un message on ne peut plus clair : "Ne vous fiez pas aux apparences". La scène post générique continue sur cette lancée lorsque des images filmées par un des drones de Mysterio sont retravaillées et remontées afin de piéger Peter. L'avenir s'annonce rude pour la petite araignée sympa du quartier. Le caméo de JK Simmons reprenant son rôle légendaire de JJJ dans les films de Raimi est un cadeau aux fans de la première trilogie et il est bienvenu.
Côté humour, le film est une véritable comédie même si ce n'est pas vraiment le personnage de Peter qui suscite le rire, contrairement à ce à quoi l'on pourrait s'attendre. Spider-Man est beaucoup plus calme et ceci témoigne de l'évolution du personnage depuis Civil War, époque durant laquelle il était incapable de se battre sans glisser une petite blague toutes les trente secondes. Cela peut se comprendre, ses vacances ont été légèrement perturbées et Tony Stark a passé l'arme à gauche. Perdre deux figures paternelles en l'espace de quelques années forcément ça vous fout le moral dans les chaussettes.
En conclusion, Far from home est un film qui assume totalement son rôle de teen movie quitte à en faire des caisses mais qui réussit tout de même à remplir sa mission, à savoir fermer 11 ans de MCU seulement 1 mois et demi après le géant Endgame. C'est avec grand plaisir que je retournerai en salle le revoir, en attendant patiemment la suite des aventures du tisseur de toile...