Spider-Man : Close to boring

Petit plaisir formaté pour les beaufs et leur famille, ce Spider-Man n'est pas franchement désagréable ni franchement mémorable.

Ceci dit, les effets spéciaux envoient du pâté, d'ailleurs on voit que les deux tiers du budget ont dû passer là-dedans et dans les fouilles des producteurs.

Avec des sommes aussi colossales, on économise à peu près sur tout le reste : un scénario acheté en soldes au Kmart du coin, une caractérisation des personnages à la ramasse et lorsque Samuel L. Jackson a pris son chèque, le reste des acteurs est là seulement pour la gamelle. Les casteurs ont même été radins sur la poitrine de Marie-Jane, jouée par une gamine famélique du Zimbabwe, parce que la rousse plantureuse ça ne fait pas assez #vivreensemble. (On me fait signe en coulisses, apparemment MJ n'est pas Marie-Jane mais s'appelle Michelle). On s'offre quand même Jake Gyllenhaal dans le rôle du méchant, histoire de ramener quelques cinéphiles dans la salle et pas seulement Kevin et Jennifer. Heureusement, Tom Holland tire son épingle du jeu, nous offrant un Peter Parker espiègle et amusant, plutôt en phase avec l'original, ce qui n'est pas le cas de ses insupportables amis, comme le Flash Thompson pakistanais ou le gros geek péruvien. Sinon on retrouve Jon Favreau en Happy, le Yes Man à la solde de Mickey, toujours plus bouffi par son oseille qui déborde de ses oreilles adipeuses... le mec produit et joue aussi, ça économise le salaire d'un vrai comédien. D'ailleurs au lieu de raconter une histoire de Spider-Man attrayante, on s'attarde sur une amourette bidon entre lui et la Brazzers MILF qui a remplacé tante May... ridicule.

Bref, tout ce petit monde s'agite, on flatte la communauté YouTube à base de smartphones et de mots de jeunes comme "ghost" pour que les chiards étouffés au pop-corn puissent en rigoler avec leurs copains mongoles en sortant du ciné. Sinon parmi tout ce marasme, on a tout de même droit à des concepts cools, comme la technologie Stark ou la manière qu'a Mysterio de créer ses illusions. C'est à peu près tout.

Malgré les talents de Gyllenhaal, son personnage est aussi creux que le script, c'en est assez affligeant : jamais on ne s'intéresse à sa psychologie ou à ses motivations : non c'est juste un vilain pas gentil qui veut se venger des autres qui ont été méchants avec lui... et ça ne va pas plus loin. Jamais. On dirait que les bouffons qui créent ce genre de films utilisent un générateur de scénario et passent plus de temps à choisir un sous-tif pour tante May ou à réaliser leurs séquences post-générique de merde.

Bref, comme souvent chez Marvel, on se goinfre pendant deux heures et on oublie une fois après avoir tiré la chasse.