Après avoir revu cet été la trilogie de Sam Raimi, ce dernier opus, qui est déjà très mauvais, prouve toute la paresse de mise en scène des films de super héros Marvel : là où Raimi travaillait à une représentation du New York des années 2000, du contexte social, inscrivant son personnages dans une ville très réaliste, John Watts fait ici courir Spiderman de pays d’Europe en d’Europe. Sans aucune distinction au sein des ces décors, l’homme araignée lutte contre des effondrements répétés, noyés dans des effusions d’effets visuels illisibles, où l’on est dans l’incapacité de différencier un nuage vert de « pouvoir » d’un nuage de poussière soufflé par les explosions. L’humour n’est plus dispersé en petites touches dans le film : il est la chute de chaque action. Tout est conclu par une saynète comique. Sous couvert de vouloir surprendre, John Watts rompt avec les grands épisodes marquants de la saga : ainsi la révélation de la double identité de Spider Man à MJ se solde par un interruption où, j’imagine que c’est l’idée recherchée, le rapport de force s’inverse. Plus désolant que surprenant, le gag ne risque pas d’étonner grand monde après avoir été vu 80M de fois dans la bande annonce. De plus, il montre comme le blockbuster, aujourd’hui, est pris d’effroi devant le romanesque.
Là où, dans la trilogie de Raimi, il y avait une grande volonté de cinéma, en adaptant les usages du comics au possibilités du cinéma, en s’inspirant des codes de genre, de certains mouvements historiques du cinéma comme l’expressionnisme allemand, dans le second volet de la saga de Watts tout est sacrifié au profit d’une pseudo « originalité » (diffuser un montage iMovie raté en ouverture, avec des images pixelisées ) d’un rire vulgaire et instantané, donc chaque gag est oublié à la sortie. Car Marvel sait que le spectateur aura eu sa dose de rire et d’images en attendant le prochain.